De CGR au GNCR, tous les cinémas se mobilisent dans la foulée de l’opération lancée par la Fédération des cinémas français.
« Dimanche 14 mars, sur les coups de 11 heures, les projecteurs des Montreurs d’images vont se rallumer… devant une salle vide ». Comme de nombreux cinémas partout en France, le cinéma art et essai d’Agen s’adresse à son public pour marquer l’anniversaire de la première fermeture des salles, et proposera une projection d’images retransmise en live sur Facebook, tout en appelant ses spectateurs à se rassembler devant le cinéma, jour de marché sur la place place du Pin.
Dans la capitale, les 30 salles de cinéma indépendantes des CIP invitent aussi à un rassemblement, « bien que festif, distant et masqué », dans le cadre de l’opération nationale #OuvrezLesCinemas. « Nous collerons en musique, entre 14h et 16h, les photos de nos 30 façades sur le mur du Majestic Bastille (2 bld Richard Lenoir, 11e) et proposons aux spectateurs de se joindre à nous et d’échanger leur meilleur souvenir de cinéma. »
D’autres vont plus loin. Une vingtaine de salles adhérentes au GNCR et l’ACID proposent en effet quelques séances « test », « dans le respect le plus strict d’un protocole sanitaire largement éprouvé ». Par exemple au cinéma Le Bretagne de Saint-Renan, qui convie son public à deux projections « professionnelles » gratuites le dimanche 14 mars (Il mio corpo de Michele Pennetta et Février de Kamen Kalev), sur inscription par mail et pour une jauge limitée à 50 personnes.
Ou encore au Lux de Caen, qui organise de son côté des projections de Si le vent tombe de Nora Martirosyan, Indes Galantes de Philippe Béziat et Écoliers de Bruno Romy, pour des spectateurs qui se seront préalablement inscrits et seront invités à remplir un questionnaire afin « de mieux accompagner ces film à leur sortie ».
Dans un communiqué aujourd’hui, les deux associations de défense du cinéma indépendant soulignent que « le refus obstiné du gouvernement de rouvrir les lieux de culture, en dépit des nombreuses études scientifiques qui prouvent que ceux-ci ne sont pas des foyers de contamination*, nous prive ainsi tous de ce lieu sans équivalent que sont les salles de cinéma, où la seule chose qui se transmette, ce sont les idées, la sensibilité, l’intelligence, les valeurs de partage et la consolation».
C’est au nom de leur « mission d’intérêt général » que les cinéastes de l’ACID et les exploitants du GNCR lancent donc ces projections symboliques les 12, 13 et 14 mars, « afin de faire ce que nous faisons le mieux : montrer des films et jouer notre rôle de passeurs ».
Ils ne seront pas les seuls à ouvrir exceptionellement leurs salles. Chez CGR, pour qui « Nos spectateurs nous manquent autant que nous leur manquons », les projecteurs se rallumeront vendredi 12 et lundi 15 mars, diffusant une vidéo sur grand écran pour dire l’urgence de retrouver la culture et se souvenir que « le cinéma, c’était aussi ça » : la confiserie, les jeux d’arcade dans le hall, une façon de se retrouver… car « il en va de la santé psychologique de nos spectateurs ». Ces derniers peuvent contacter les équipes CGR par mail, qui les accueilleront ces deux jours pour répondre à toutes leurs questions.
Autant d’initiatives qui montrent « l’importance de l’action collective pour amplifier la communication auprès des pouvoirs publics et des médias », comme le soulignait le président de l’AFCAE dans l’Émission BoxOffice Pro du jeudi 11 mars.
* toutes les expérimentations (citons l’Espagne, le Portugal, les salles sont ouvertes là-bas), toutes les études (citons l’étude ComCor de l’Institut Pasteur du 10 décembre 2020, l’étude allemande menée par l’Institut Hermann Riestschel qui vient de conclure que les salles de cinéma sont deux fois plus sûres que les supermarchés et trois fois plus sûres que les voyages en train), tous les experts (citons l’avis du Conseil scientifique du 26 octobre 2020) convergent vers un fait solidement établi : la salle de cinéma et les salles de spectacles ne sont pas des lieux de contamination.
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