Alors qu’Emilia Pérez se contente de deux statuettes, c’est la Palme d’or qui sort gagnante de cette cérémonie, son réalisateur Sean Baker rendant un hommage appuyé à… la salle de cinéma.
Alors que tout semblait joué d’avance, les récentes polémiques autour du film de Jacques Audiard ont relancé la course aux Oscars, et cette 97e cérémonie s’annonçait plus que jamais indécise. C’est finalement Anora qui a émergé de tout ce flou avec cinq récompenses, soit la plus grande moisson de la soirée : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleur scénario original et meilleure actrice pour Mikey Madison. Le réalisateur, Sean Baker – également producteur, monteur et scénariste du film – a tenu à rendre hommage à l’exploitation cinématographique : « Nous sommes tombés amoureux des films au cinéma. Regarder un film dans une salle, avec un public, est toute une expérience ; nous pouvons pleurer, rire, crier et avoir peur ensemble, voire peut-être rester assis dans un silence assourdissant. Et dans une époque où le monde semble de plus en plus divisé, cette expérience, que nous ne pouvons tout simplement pas obtenir chez soi, semble plus importante que jamais. Mais en ce moment-même, l’exploitation cinématographique est menacée. Les films, indépendants particulièrement, luttent pour leur survie, et c’est à nous de les aider. Durant la pandémie, 1 000 cinémas ont fermé aux États-Unis, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Si nous n’inversons pas cette tendance, nous perdrons une part vitale de notre culture. »
Avec trois récompenses, The Brutalist se place en deuxième position. La fresque historique de Brady Corbet repart avec l’Oscar du meilleur acteur (pour Adrien Brody), de la meilleure musique de film et meilleure photographie. Sorti également par Universal en France, Wicked Jon Chu remporte deux statuettes : meilleurs décors et meilleurs costumes.
Après l’euphorie des César, Emilia Pérez repart avec deux Oscars : meilleure actrice dans un second rôle (pour Zoe Saldaña) et meilleure chanson originale. Il s’agit de la deuxième cérémonie consécutive qui récompense un film français, après Anatomie d’une chute l’année dernière. Dune : Deuxième partie est le dernier film doublement récompensé avec les Oscars des meilleurs effets visuels et du meilleur son.
Parmi les coproductions françaises récompensées, Flow du Letton Gints Zilbalodis remporte la statuette du meilleur film d’animation et Je suis toujours là, du Brésilien Walter Salles, celui du meilleur film étranger. À noter l’Oscar du meilleur maquillage pour The Substance de la Française Coralie Fargeat, qui a bénéficié du crédit d’impôt international pour son tournage en France.
Meilleur film
Anora de Sean Baker
Meilleur réalisateur
Sean Baker pour Anora
Meilleur scénario original
Sean Baker pour Anora
Meilleur film étranger
Je suis toujours là de Walter Salles (Brésil)
Meilleur film documentaire
No Other Land de Yuval Abraham, Basel Adra, Rachel Szor et Hamdan Ballal
Meilleur acteur
Adrien Brody pour The Brutalist
Meilleur acteur dans un second rôle
Kieran Culkin pour A Real Pain
Meilleure actrice
Mikey Madison pour Anora
Meilleure actrice dans un second rôle
Zoe Saldaña pour Emilia Pérez
Meilleur film d’animation
Flow de Gints Zilbalodis
Meilleure photographie
Lol Crawley pour The Brutalist
Meilleur son
Dune : Deuxième partie
Meilleur montage
Sean Baker pour Anora
Meilleure musique originale
Daniel Blumberg pour The Brutalist
Meilleurs costumes
Paul Tazewell pour Wicked
Meilleur maquillage
The Substance
Meilleurs décos
Wicked
Meilleurs effets spéciaux
Dune : Deuxième partie
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