L’Inde fait salle comble à 99 roupies

Jaat, de Gopichand Malineni, dans les salles indiennes, mais aussi dans les salles françaises, depuis le 10 avril 2025 © Mythri Movie Makers/People Media Factory/Zee Studios

Depuis début avril, les Blockbuster Tuesdays et les Cinema Day Tuesdays dynamisent la fréquentation des cinémas indiens.

Portée par les principaux circuits locaux – PVR Inox, Miraj, Cinépolis India et Mukta A2 –, l’opération tarifaire – à environ 1 € – est déployée dans plus de 4 000 salles du pays. Objectif : recréer un rendez-vous populaire à tarif unique, à l’image de la Fête du Cinéma française, mais dans une logique de récurrence, puisqu’il sera prolongé sur tout l’été. Et la formule semble avoir déjà pris, certains cinémas annonçant des niveaux d’entrées comparables au dimanche, jour traditionnellement le plus fort de la semaine.

Chez Miraj Cinemas, les Cinema Day Tuesdays dépassent en effet toutes les attentes : « Du cœur des métropoles aux villes de taille moyenne, une nouvelle habitude ciné du milieu de semaine est en train de naître », observe le directeur général Amit Sharma. Le dirigeant se réjouit d’autant plus de ces mardis devenus « de véritables fêtes pour tous les publics » que la dimension de l’opération est bien plus que tarifaire : « Il s’agit de raviver le lien émotionnel avec le cinéma, de rappeler aux gens la magie unique du film en salle. »

Même constat chez Devang Sampat, directeur général de Cinépolis India, pour lequel les Cinema Day Tuesdays ne sont « pas juste des billets moins chers. C’est aussi une manière de reconstruire la confiance et les habitudes », notamment auprès d’un public qui, après la crise sanitaire, « avait commencé à considérer le cinéma comme optionnel, remplaçable. Quand un étudiant paie 99 roupies pour voir un film après des mois sur un téléphone, et qu’il ressort avec le sourire, on dépasse le simple acte d’achat : c’est une reconnexion émotionnelle. »

Gautam Dutta, directeur des revenus et des opérations de PVR Inox, souligne de son côté que le retour d’un public varié se traduit aussi en une hausse des recettes confiserie et restauration : « Les spectateurs ne viennent pas juste voir un film, ils viennent vivre une expérience. » Mais pour Rahul Puri, directeur général de Mukta Arts Ltd, la dynamique doit encore être consolidée. « Il faut que l’ensemble de l’écosystème – de la distribution à l’exploitation – accompagne cette volonté. Le Cinema Day a prouvé que les gens sont prêts à revenir en salle, à condition que la valeur perçue soit cohérente avec leurs attentes. Et cette valeur ne se résume pas au prix du billet. »
À noter, parmi les films à l’affiche des cinémas indiens, les blockbusters Jaat en langue hindi et Good Bad Ugly en langue tamoule, mais aussi Sinners et… Paddington au Pérou !

Jaat, de Gopichand Malineni, dans les salles indiennes, mais aussi dans les salles françaises, depuis le 10 avril 2025 © Mythri Movie Makers/People Media Factory/Zee Studios

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