Les salles américaines lancent un protocole sanitaire national

Malgré une réouverture fragmentée des cinémas en fonction des États, l’exploitation américaine s’accorde enfin autour d’un protocole sanitaire commun. 

Mi-mars dernier, presque tous les cinémas du territoire fermaient leurs portes en à peine quatre jours. Mais leur processus de réouverture s’avère beaucoup plus long et disparate. En effet, si les salles ont pu reprendre dès le mois d’avril leurs activités dans certains États, comme la Géorgie et le Texas, d’autres, comme celle de New York et du New Jersey, attendent toujours. À cette fragmentation de la réouverture s’ajoutent la disparité – et parfois l’incohérence – des mesures sanitaires exigées par les différents États. Pour pallier à cette situation qui handicape la communication autour des réouvertures comme la reprise de la fréquentation, 315 cinémas et circuits membres de la Fédération des exploitants américains (NATO) se sont réunis pour créer un protocole sanitaire commun nommé CinemaSafe.

« Face à autant de directives différentes en fonction des États, il est essentiel que les cinémas puissent mettre en place des normes communes », estime le président de la NATO John Fithian. Élaboré en collaboration avec des épidémiologistes, le protocole prévoit l’obligation du port du masque pour les équipes et le public, la réduction des jauges des salles, un accroissement de la filtration d’air, du nettoyage des espaces et du recours à la billetterie en ligne ainsi que des modifications dans les dispositifs de vente confiserie (retrouvez l’ensemble des mesures – en anglais – sur cinemasafe.org).

Lors de la présentation de CinemaSafe à la presse vendredi 21 août, Adam Aron le CEO d’AMC a noté que la collaboration sur un protocole sanitaire national était cruciale pour regagner la confiance des spectateurs. « Nous ne pouvions pas nous contenter de nos mesures de sécurité sanitaires spécifiques, mais devions participer à une initiative à l’échelle de l’ensemble du secteur. Le public doit savoir que tous les cinémas, quels qu’ils soient, sont sûrs. C’est l’intérêt de CinemaSafe. »

En juin dernier, AMC Theatres s’était retrouvé au centre d’une polémique nationale sur le port du masque lorsqu’il a annoncé qu’il se contenterait de l’encourager fortement, sans le rendre obligatoire dans ses salles. « Cette annonce a été faite à 18 heures un jeudi soir. Quelques heures plus tard, nous avions environ 50 000 réactions sur les réseaux sociaux de la part de spectateurs estimant que cela n’était pas suffisant », relate Adam Aron. Revenu sur sa déclaration dès le lendemain matin, le circuit a désormais mis en place le port obligatoire du masque sauf pour la consommation de confiserie et de boissons. « Je suis très heureux que Regal et Cinemark aient fait la même chose », poursuit le CEO d’AMC. « Il est donc facile d’appliquer cette politique, car c’est ce que le public veut. » 

Enfin, il est à noter que la présentation de CinemaSafe servait, en partie, de réaction à l’absence persistante de délai ou de directives pour la réouverture des cinémas dans l’État de New York, le marché le plus lucratif du pays. Lors d’un récent point de presse, le gouverneur Andrew Cuomo avait jugé les cinémas « moins essentiels » que les gymnases ou les bowlings. Une position qu’il défendait en remettant en cause la circulation de l’air dans les cinémas. « Nous espérons rectifier les faits », a déclaré le président de la NATO. « Souvent, un complexe de six salles dispose de pas moins de huit systèmes de climatisation différents. L’idée que le COVID circulerait d’une salle à l’autre n’est tout simplement pas juste. » Plus que jamais unis autour de ce nouveau protocole sanitaire national, les exploitants américains attendent désormais la suite de l’histoire… devant leurs grands écrans !

À lire aussi : Le pouls reprend dans les marchés internationaux

Les News