Le Puy du Fou Films : du grand spectacle au grand écran

Le 8 décembre, Vaincre ou mourir s’est hissé à la première place du box-office. Une campagne d’avant-premières phénomènes pour le premier film produit par le fameux parc de loisirs. Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, affirme sa stratégie fondée sur la notoriété de ses spectacles, un budget contraint et un ciblage spécifique des communautés de spectateurs.

25 000 billets vendus le 8 décembre autour des avant-premières de Vaincre ou mourir. Comment ce film historique sur l’épopée du Vendéen Charette, inspiré du spectacle aux 10 millions de visiteurs, Le Dernier Panache, a-t-il réussi à mener le box-office avec une moyenne de 100 spectateurs par séance sur 240 cinémas ?

« À l’origine du projet, avec notre partenaire Canal +, nous avions envisagé Vaincre ou mourir comme un documentaire spectaculaire pour la télévision », confie Nicolas de Villiers. « Lorsque nous leur avons montré les premiers rushs, ils nous ont immédiatement proposé de faire un long métrage pour le cinéma. » C’est ainsi que le néo-producteur s’est lancé dans un tournage musclé de 18 jours, réalisant jusqu’à 10 minutes utiles par jour, et tout cela pour un budget total de 3,5 millions d’euros. « Je vous assure que c’est un tour de force pour un film d’époque. Nous avons tourné 90 % des scènes au sein du parc, nous appuyant sur toute notre logistique de costumes, de chevaux et de décors réels », explique le président de la nouvelle société de production. 

Le film revient sur la vie de François-Athanase Charette de la Contrie, héros royaliste de Vendée qui, en 1793, a mené une rébellion contre la Révolution française. Réalisé par Vincent Mottez et Paul Mignot, Vaincre ou mourir rassemble des acteurs charismatiques tels que Hugo Becker dans le rôle principal (que l’on verra bientôt aussi dans Pour la France de Rachid Hami), Rod Paradot (La Tête haute), Gilles Cohen et Jean-Hugues Anglade. 

Une stratégie à trois bandes, pour la sortie nationale le 25 janvier, puisque Puy du Fou Films et Canal+ ont choisi un distributeur délégué via Saje Distribution. « Nous sommes un producteur atypique. Le Parc est une marque, et nous nous appuyons sur sa notoriété pour parler à nos visiteurs fidèles », ce qui permet de renforcer la stratégie de distribution grand public de Studiocanal et celle, plus ciblée, de Saje. On connaît le travail de ce dernier auprès des communautés catholiques, dont la spécialité est de mobiliser, via des médias spécialisés et des ambassadeurs, des spectateurs qui ne sont pas nécessairement des cinéphiles. « Ce travail complémentaire nous confère une force de frappe particulière », ajoute Nicolas de Villiers.

Une nouvelle activité pour la marque Puy du Fou dont le langage des spectacles, selon le président, « emprunte beaucoup au cinéma, avec les mêmes mécaniques de narration, de mise en scène spectaculaire à grand renfort d’effets spéciaux ». 

« Notre métier est de raconter des histoires inspirées de la grande Histoire », confie Nicolas de Villiers. « Au-delà de mon rêve d’enfant de faire du cinéma, celui-ci a l’avantage de pouvoir entrer dans l’intimité du spectateur. La caméra a tous les droits ! Elle nous permet d’entrer dans toute l’épaisseur du personnage. La fiction peut ainsi prendre le relais de l’Histoire ».

Le producteur ne compte pas s’arrêter à ce coup d’essai et avoue avoir déjà d’autres projets, confiant avec un peu de superstition, que « si Vaincre ou mourir réalise 100 000 entrées, nous serons ravis ! ».

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