Le Jeu de Paume, un peu de 7e art aux Tuileries

L’association du Jeu de Paume, née en 2004 de la fusion entre le Centre national de la photographie, du Patrimoine photographique et de la Galerie nationale du Jeu de Paume, propose des expositions temporaires, des conférences et des dispositifs de médiation. © Jeu de Paume / Nicolas Krief

Le Centre d’art consacré à la photographie, et plus largement aux images dans toute leur diversité, investit davantage le créneau du cinéma avec l’ouverture d’une salle art et essai en novembre. La programmation y sera orientée vers les formes émergentes de la création avec, en moyenne, une quinzaine de séances par semaine.

Au cœur du Jardin des Tuileries, le Centre d’art dédié à l’image des XIXe, XXe et XXIe siècles s’est imposé comme l’un des lieux de diffusion et d’expérimentation artistiques les plus illustres de la capitale. L’association du Jeu de Paume, née en 2004 de la fusion entre le Centre national de la photographie, du Patrimoine photographique et de la Galerie nationale du Jeu de Paume, propose une réflexion sur l’histoire visuelle et tisse le lien entre le public et les artistes à travers des expositions temporaires, des conférences et des dispositifs de médiation. La volonté de donner davantage corps à ce credo, couplée au désir de marquer d’une pierre blanche la vingtième année du Jeu de Paume, s’est matérialisée par une transformation de son auditorium en une véritable salle de cinéma, qui, selon les prévisions actuelles, ouvrira ses portes le 12 novembre. « Nous avons un positionnement extrêmement large autour de l’image, que nous présentons sous toutes ses formes ; cela inclut la photographie, mais aussi les images en mouvement. Il nous semblait donc opportun de renforcer notre positionnement autour du 7e art », confirme Alice Martin, directrice adjointe du Jeu de Paume.

Si le Centre d’art proposait déjà plusieurs cycles de cinéma par an, où les projections étaient suivies de discussions thématiques, le voilà qui ravive un passé insoupçonné : « Nous renouons avec une activité cinématographique des années 90-2000, du temps où il y avait déjà une salle ; il y a donc une continuité historique ».

« Le reflet de l’expérience du Jeu de Paume »

Situé au sous-sol, l’auditorium a déjà tout d’une salle de cinéma : 90 fauteuils rouges grenat, un écran, et prochainement, « un projecteur 4K ». Le futur cinéma s’est également équipé d’un logiciel de caisse homologué par le CNC, qui a, par ailleurs, déjà entériné la salle : « Le Jeu de Paume a un rôle de laboratoire expérimental et de soutien aux formes émergentes de la création. Dans ce contexte, il nous semble logique de réaliser la même chose en matière de 7e art, c’est-à-dire soutenir des films d’auteur et indépendants », atteste la directrice adjointe, convaincue que le caractère intime de la salle reflètera « l’expérience que le Jeu de Paume souhaite promouvoir » auprès du public, à l’image du reste de l’établissement à taille humaine. Par le biais d’une programmation axée Recherche et Découverte, l’institution souhaite offrir un bastion pour les formes émergentes de la création, ainsi qu’une vitrine aux jeunes artistes qui les stimulent : « Il faut travailler sur la temporalité de diffusion des films, dont certains mettent plusieurs années à éclore pour une existence en salles très courte, constate Alice Martin. Nous allons donc venir en appui de ces créations en proposant un cinéma de continuation afin de leur donner une visibilité, et donc, une plus longue vie. » À cet effet, des partenariats avec la Semaine de la Critique et le Champs-Élysées Film Festival sont déjà en cours de discussion.

Située au sous-sol, la salle est composée de 90 fauteuils rouges grenat. © Jeu de Paume / Nicolas Krief

Cette démarche se traduira en plus de 400 séances par an, soit autour de 13 par semaine : « Elles seront proposées du mardi au dimanche pour les adultes, à raison de deux à trois par jour, et des créneaux seront ajoutés en soirée en fonction de la programmation. Des séances pour les enfants seront aussi programmées les mercredis, samedis et dimanches et renforcées pendant les vacances scolaires », annonce le Jeu de Paume, qui compte accueillir en son sein 15 000 spectateurs par an, issus du public fidélisé aux activités du Centre d’art et au-delà. « Nous cherchons à décloisonner les disciplines et les médiums pour les faire davantage dialoguer. Idéalement, nous aimerions que les visiteurs puissent à la fois voir nos expositions, puis une séance de cinéma », conclut la directrice adjointe, alors qu’un parcours dédié à Chantal Akerman s’apprête à investir le Jeu de Paume du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025 ; une magnifique opportunité pour instaurer un dialogue entre les archives photos et une sélection de ses films, dont les versions restaurées 2K et 4K sont distribuées par Capricci. 

Pour l’heure, l’association, financée à 60 % par le ministère de la Culture, bénéficie du soutien de la Fondation Louis Roederer, mécène mécène du Festival du cinéma américain de Deauville et de la Semaine de la Critique, qui accompagne le Jeu de Paume pour le lancement de sa salle.   

L’association du Jeu de Paume, née en 2004 de la fusion entre le Centre national de la photographie, du Patrimoine photographique et de la Galerie nationale du Jeu de Paume, propose des expositions temporaires, des conférences et des dispositifs de médiation. © Jeu de Paume / Nicolas Krief
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