
Les premiers résultats du classement art et essai 2025 ont été présentés lors de l’assemblée générale de l’Afcae ce 12 mai à Cannes, suivis de l’annonce, par le président du CNC, d’une augmentation de l’enveloppe.
70 ans du mouvement art et essai, première année d’application de la nouvelle réforme du classement… et première venue à Cannes du nouveau président du CNC Gaëtan Bruel : cette année, les annonces étaient particulièrement attendues lors de l’assemblée générale de l’Afcae. Le directeur du cinéma au CNC, Lionel Bertinet, a ainsi indiqué ce matin les résultats des commissions art et essai. En prenant en compte les nouveaux critères de la réforme, le total des aides 2025 allouées par les commissions, avant écrêtement, passe de 19,8 millions d’euros en 2024 à 20,4 M. Mais surtout, sachant que la sur ou sous-pondération des films ne sera appliquée qu’en 2026, ce sont les catégories de salles D (+14 %) et E (+12 %) qui pour l’heure bénéficient le plus de la réforme.
Si la pondération des films avait été appliquée cette année, le montant par catégorie de salles serait quasiment égal à celui de 2024. Les craintes liées à la réforme, à savoir que les plus petits cinémas, notamment dans les territoires ruraux, pourraient être “perdants” sont donc écartées : « Cette réforme ne crée pas d’inégalités ou de distorsions entre catégories de salles », a commenté Lionel Bertinet, ajoutant que « l’objectif, c’est désormais de procéder le plus vite possible aux paiements de vos subventions ».
Reste que si l’on veut suivre les recommandations des commissions, l’enveloppe art et essai actuelle ne suffit pas et doit conduire au fameux écrêtement. Sans aller jusqu’à ce que demandait l’Afcae, le président du CNC a donc annoncé une augmentation de l’enveloppe, « pour atténuer un peu plus l’effet de l’ajustement budgétaire. Si notre conseil le valide, nous aurons cette année un budget non pas de 19 millions mais de 19,7 millions d’euros consacrés à l’art et essai ». Une rallonge de 700 000 euros donc, non pas par « contrainte » mais par « conviction » selon Gaëtan Bruel.
Le président du CNC a en effet insisté sur le rôle des salles art et essai dans la formation d’une nouvelle génération de spectateurs et dans l’éducation aux images, notamment face aux réseaux sociaux, pour « permettre à nos jeunes de reprendre le contrôle sur leurs écrans ». L’éducation à l’image est bien entendu l’autre grand sujet de préoccupation, sur lequel on attend les résultats de la mission Geffray pour le mois de juin. Sans les dévoiler, Gaëtan Bruel a assuré que les propositions de ce rapport sont « très ambitieuses et très ingénieuses », et permettront de revoir les investissements des collectivités et des ministères concernés. Pour le président du CNC, il ne s’agit pas de mettre de côté Ma classe au cinéma, qui reste « la plus belle réussite de l’éducation artistique et culturelle », mais d’en faire « quelque chose de différent », Edouard Geffray ayant « identifié absolument tous les leviers qui vont permettre de faire plus et mieux ».
Enfin, le président du CNC a évoqué le comité de concertation paritaire entre exploitants et distributeurs, pour réguler les pratiques et le marché, notamment dans les zones à concurrence. La première réunion a eu lieu le 9 mai et « nous devrions arriver à trouver des solutions par la concertation plutôt que par la contrainte, sinon je prendrai mes responsabilités et le CNC jouera son rôle ».
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