Intégrées à un espace culturel, deux salles ouvrent aujourd’hui dans la petite ville béarnaise – située entre Lourdes et Pau. Un projet porté par la Communauté de communes du Pays de Nay, qui a confié la DSP à Cinéode.
Il n’y avait plus de cinéma depuis la fin des années 1960 à Nay, après que son mono-écran, Le Rex, a fermé. À la veille de Noël, c’est donc un bel équipement qui est offert aux 3 500 habitants de la commune, située aux pieds des Pyrénées sur les berges du gave de Pau, mais plus largement aux 30 000 personnes de la collectivité du Pays de Nay, qui regroupe 29 communes. Avec ses deux salles de cinéma, de 180 et 80 places, sa médiathèque et son grand hall vitré, l’espace culturel du Pays de Nay, de 2 500 m², vient ainsi satisfaire une grosse attente de la population. « Ce projet est le fruit d’une longue réflexion, menée depuis 12 ans par la Communauté de communes, comme l’explique son vice-président en charge de la Culture, Marc Dufau. « Nous avions identifié deux besoins principaux pour le territoire : une médiathèque-ludothèque et un cinéma. Nous avons donc voulu une structure qui regroupe les deux, en faisant le choix que les deux salles soient uniquement dédiées à la projection de films et parfaitement identifiées en tant que telles, même si certains auraient préféré qu’elles soient plus polyvalentes. »
La Communauté de communes lance le projet à l’époque du Covid, qu’elle confie à l’atelier d’architecture bordelais King Kong, « très impliqué et efficace » selon Marc Dufau. Et dès 2019, elle fait appel à Cinéode pour la délégation de service public. « Nous avons dès lors accompagné le projet tout au long de la construction, ce que les collectivités apprécient », relate Olivier Défossé, fort de ses 30 ans d’expérience et de sa quarantaine de salles en délégation et autant en programmation.
Sur place, le cinéma est dirigé par Nicolas Mansencaut, collaborateur de Cinéode depuis plus de 10 ans – notamment à Millau de 2016 à 2021 –, et qui sait donc lui aussi combien le cinéma joue un rôle de lien social dans les petites villes. « La programmation sera pluraliste, populaire et accessible, tout en visant le classement art et essai, ce que souhaitait la Communauté de communes », précise le directeur, qui travaillera en binôme avec Thierry Schmit, agent polyvalent, mais aussi aux côtés du personnel de la médiathèque. Le grand espace du hall commun, qui permettra d’organiser des apéros, ateliers et rencontres en lien avec les films, « accueillera également des manifestations organisées avec la médiathèque, le but étant de créer une transversalité entre les deux pôles. Nous allons aussi développer l’éducation à l’image, en inscrivant le cinéma aux dispositifs nationaux dès la rentrée prochaine, et en nouant des liens avec les enseignants sur place. »
Parmi les films à l’affiche ce jeudi : Mufasa, Vingt dieux, En fanfare ou encore Juré n°2 en VO. Le cinéma proposera en moyenne 3 séances par jour – 4 pendant les vacances scolaires –, avec des tarifs s’échelonnant de 7,60 € à 5,20 € pour les abonnés. D’après les études du cabinet Hexacom, les deux salles devraient enregistrer entre 25 et 30 000 entrées par an. « Nous considérons ce lieu comme le poumon culturel de notre territoire, ajoute Marc Dufau. Un lieu de rencontre qui fédère largement, en s’adressant à tous les publics. » Au total, l’espace culturel aura coûté 8,5 millions d’euros, financés avec le soutien de la Région, du département, de la Drac et du CNC.
Un cinéma pour le Pays de Nay donc… et une DSP de plus pour Cinéode, qui exploite à ce jour 45 cinémas dans des petites villes, et en programme autant. Depuis le 1er décembre, la société d’Olivier Défossé a repris la délégation du cinéma Le 7e Art de Saint-Paul-Trois-Châteaux et celle du Bel’Donne à Allevard. L’exploitant porte aussi un projet de création à Lens, à travers une société différente, dont l’ouverture est espérée pour 2025.
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