L’avenir d’Ymagis s’assombrit

[Mis à jour à 15h] Le groupe propriétaire d’Eclair, en proie à d’importants soucis financiers, demande une aide urgente de l’État pour éviter l’ouverture d’une procédure collective.

Ymagis est frappé de plein fouet par la crise du COVID-19. Début avril, la société présidée par Jean Mizrahi avait annoncé suspendre sa cotation en bourse, face à un contexte incertain quant à sa recherche de financements. Vendredi 15 mai, le groupe français a précisé que plusieurs banques partenaires avaient refusé de lui accorder des prêts garantis par l’État, après plusieurs semaines de discussions sous la houlette de Bercy. « La grande frilosité des établissements bancaires français contraste avec l’accueil positif rencontré par le groupe dans d’autres pays européens, où des banques locales n’ont pas hésité à venir appuyer les efforts de redressement des filiales concernées en leur attribuant des prêts soutenus par leur État », a regretté Ymagis dans un communiqué. 

S’il n’en sonne pas le glas, ce refus laisse néanmoins au groupe un ultime recours pour assurer la pérennité de son exploitation : un soutien des pouvoirs publics. « Ymagis a bien pris note des annonces faites par le ministre de l’Économie et des Finances le 17 avril dernier sur la volonté de l’État de se substituer aux banques qui refuseraient l’attribution de PGE, ainsi que de la volonté du gouvernement d’aider les industries culturelles, dont Ymagis fait partie. » Avec 85 % de son chiffre d’affaires lié aux salles de cinéma, le groupe est durement touché par la fermeture généralisée du parc et le flou encore persistant entourant la réouverture. Ainsi, Ymagis en appelle « de façon urgente au gouvernement afin d’obtenir le financement qui lui est indispensable pour traverser la crise actuelle. Dans l’hypothèse où cet appel ne serait pas entendu, Ymagis n’aura d’autre alternative que de solliciter l’ouverture d’une procédure collective qui pourrait mettre fin à la pérennité du groupe, ce qui aurait de lourdes conséquences pour ses 750 salariés ».

Une situation qui a fait réagir la FICAM (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia), laquelle a tenu à assurer Ymagis de « toute la solidarité des industries techniques nationales ». Dans un communiqué, la fédération évoque, via une étude réalisée auprès de ses membres, une moyenne de 43 % de baisse d’activité par entreprise pour la période mi-mars jusqu’à la fin de l’année, dont 82 % durant mi-mars / mi-mai. Si face à cette situation extraordinaire, nombres d’entreprises ont recouru massivement aux mesures gouvernementales, les problématiques liées aux Prêts garantis par l’Etat irritent : « Le PGE est un outil essentiel pour la filière et il est incompréhensible que des prêts garantis par l’Etat à 90 % soient refusés par les banques. »

Appuyant sur l’insuffisance des mesures actuelles, la FICAM a fait la demande au ministre de l’Economie et des Finances, à la ministre du travail, au ministre de l’Action et des Comptes publics et au ministre de la Culture que « l’ensemble des entreprises, grandes et petites sans distinction, des industries techniques pour le cinéma, l’audiovisuel et la publicité soient totalement exonérées de charges sociales patronales en 2020 et jusqu’à fin 2021 et continuent de bénéficier à l’identique des mesures d’activité partielle jusqu’à la fin de l’année, car la reprise effective des activités sera très lente, avec un impact au moins jusqu’à décembre. Des mesures urgentes et pérennes doivent être prises, il en va de la survie de nos entreprises ».

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