L’Arvor de Rennes déménage

©P. Fretel pour Boxoffice Pro

Le cinéma historique de la métropole bretonne a quitté la rue d’Antrain pour se transformer, dans le nouveau quartier de la gare, en un établissement moderne de cinq salles.

Ils sont dans les starting-blocks. Dans l’attente de la réouverture des salles de cinéma, les équipes de l’Arvor ne chôment pas. Supervision des travaux de finalisation, déménagement du petit matériel – tables, chaises, affiches – mais aussi, et surtout, formation. « Nous mettons à profit ces semaines d’inactivité pour prendre en main ce nouveau cinéma et faire des simulations », explique Patrick Fretel, président de l’association qui gère le site. 

Car cet Arvor moderne présente un tout autre agencement, organisé sur trois niveaux : passé l’accueil, le rez-de-chaussée donne accès à la grande salle (334 sièges et un écran de 13 mètres) ; le premier étage abrite la seconde salle (146 places) et le second niveau les trois autres (104, 104 et 79 fauteuils) ; soit une capacité totale de 767 sièges, places PMR incluses. Son 7.1, projecteurs Christie et sas d’entrée personnalisés pour chaque salle complètent l’équipement intérieur de l’établissement, qui entend retranscrire l’identité de l’ancien Arvor. C’est donc en extérieur que l’apparence diverge, avec un maillage en aluminium et une enseigne haut perchée, signés de l’architecte Jean-Paul Viguier, à l’opposé de la façade de temple grec du précédent site. L’art et essai sera toujours mis en avant dans la programmation, avec l’idée de conserver les différents labels. À noter enfin que ce nouvel établissement sera l’occasion de lancer la billetterie en ligne, tout en conservant des points de vente dans le hall – mais sans aucune borne automatique.

©P. Fretel pour Boxoffice Pro

250 000 entrées à terme

Une sorte de changement dans la continuité, donc, pour un projet qui ne date pas d’hier. « Cela fait 25 ans que l’on disait que nous serions rapidement à l’étroit avec deux salles », raconte Patrick Fretel. « Mais il était impossible d’agrandir le cinéma ouvert en 1983 rue d’Antrain, tout en sachant qu’il n’est pas évident de trouver un nouveau lieu dans une ville comme Rennes. » Si le dossier met du temps à se concrétiser, il s’accélère au début des années 2010, avec la possibilité de s’intégrer au projet Euro-Rennes dans le nouveau quartier de la gare. En juillet 2019, l’équipe de l’Arvor prend possession de la coque, achetée par la ville, et devient locataire des murs. En septembre de la même année démarre alors l’aménagement des salles. Au total, la construction du nouveau cinéma représente un budget de 3,5 millions d’euros. 

Si les équipes de l’Arvor s’avouent impatientes d’accueillir ses premiers spectateurs, c’est avec une certaine mélancolie qu’elles ont quitté la rue d’Antrain, la « dernière séance », moment d’ordinaire festif, se faisant en toute discrétion fin décembre. Quelque 120 000 cinéphiles avaient pris l’habitude de venir s’y faire une toile : ils sont 250 000 à être espérés dans le nouvel écrin.

©P. Fretel pour Boxoffice Pro

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