L’assemblée générale du syndicat, qui s’est tenue hier à Cannes, a permis à nouveau de débattre des évolutions du classement art et essai, qui doit mieux récompenser le travail des uns… sans exclure les autres.
Si l’année 2022 a été celle de la reconquête des publics pour toutes les salles de cinéma, celles du Scare ont plus que jamais déployé leurs efforts d’animation, ce « qui reste l’essence de notre métier », a appuyé le coprésident du syndicat Stéphane Libs dans son rapport moral. Un travail d’animation et d’éditorialisation, comme la prise de risque nécessaire, pour lequel le syndicat espère une meilleure récompense dans le cadre des futures subventions art et essai. « Dans le monde des salles classées art et essai, nous ne faisons pas tous le même travail, et ceci dans chacune des typologies de territoire. Ce n’est pas un jugement de le dire, c’est un juste rééquilibrage. »
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Si les propositions du rapport Lasserre, qui vont servir de base à la révision du classement art et essai et vont dans le sens d’une plus grande sélectivité, semblent approuvées au sein de l’Afcae en général, le sujet est toutefois délicat. Dans le cadre de l’enveloppe du CNC qui n’augmentera pas, « si on bouge les curseurs, il y aura des perdants », a souligné Martin Bidou. Le trésorier du Scare – qui avec avec Haut et Court Cinémas exploite des salles de grandes villes programmant 95 % d’art et essai – ne veut pas pour autant se positionner « contre les autres »… même si, comme on l’a senti lors des débats, le risque de divergence existe parmi les exploitants.
Ainsi le président de la FNCF, présent au débat, a fait part de sa vigilance : « La réforme art et essai va faire souffrir certaines salles, mais il ne faut pas qu’il y ait de mort ». Richard Patry pointe en effet le risque d’une réforme qui exclurait certaines salles du classement, comme des mono écrans ou des cinémas itinérants, alors que « la force de la profession est d’être solidaire ». Des propos appuyés par le président de l’Afcae Guillaume Bachy, qui préfère insister sur les convergences fédérant les salles art et essai, comme la reconquête des publics jeunes : « Combattons ensemble pour que l’enveloppe grandisse et pour garder l’ensemble des salles au cœur du mouvement art et essai. »
De son côté, le directeur du cinéma au CNC Lionel Bertinet a réaffirmé, comme la veille lors de l’AG de l’Afcae, que la réforme aura pour objectif d’ajuster les subventions et non pas « d’opposer les salles des villes et les salles des champs ». En tout cas, s’il est un point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est que la concertation doit s’ouvrir rapidement, avec l‘ensemble des organisations de l’exploitation.
Élections au conseil d’administration du Scare
Le résultat du vote pour le renouvellement partiel du CA a été annoncé lors de l’AG du 16 mai. Ont été réélus Eva Brucato (Le Royal, Toulon), Stéphane Libs (Le Star, Strasbourg), Elise Mignot (Le Café des Images, Hérouville-Saint-Clair), nouvellement rejoints par Natacha Maxin (Les Enfants du Paradis, Chartres) et Alix Menard (GECI).
Le conseil d’administration au complet se compose de :
Christine Beauchemin-Flot (Le Select, Antony)
Martin Bidou (Le Nouvel Odéon, Le Louxor, Paris)
Jérémy Breta (American Cosmograph, Toulouse)
Eva Brucato (Le Royal, Toulon)
Paul-Marie Claret (Cinémas Le Méliès, Saint-Étienne)
Sylvain Clochard (Le Concorde, Nantes)
Maila Doukouré (Les Cinoches, Ris-Orangis)
Frédérique Duperret (Comoedia, Lyon)
Stéphane Libs (Le Star, Strasbourg)
Natacha Maxin (Les Enfants Du Paradis, Chartres)
Alix Menard (GECI)
Elise Mignot (Le Café des Images, Hérouville-Saint-Clair)
Pascal Robin (Les 400 Coups, Châtellerault)
Aline Rolland (Cinémas Caméo, Nancy)
et
Michel Humbert – président d’honneur
L’élection des membres du bureau aura lieu lors du prochain CA.
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