La production française recule de 20 % en 2020

Sur le tournage du film "Alors on danse" de Michèle Laroque ©Twitter de Michèle Laroque

L’étude annuelle sur la production cinématographique française, que vient de publier le CNC, confirme la baisse du nombre des films produits, mais limitée grâce aux différentes mesures d’aide.

239 films ont été agréés en 2020, soit 62 de moins qu’en 2019, année faste pour la production hexagonale, ce qui représente un recul de 20,6 %. Dans le détail, 190 films sont d’initiative française (FIF) et 49 des coproductions minoritaires ; à noter que plus de la moitié des FIF ont été des premiers et deuxièmes longs métrages. Les coproductions étrangères ont pour leur part été impactées par les restrictions de déplacements pour s’établir à 88, le plus bas niveau depuis 2006. 

Si ce bilan global ne semble guère glorieux au premier abord, il convient d’indiquer que la baisse  d’activité a  été largement limitée par les aides d’urgence instaurées par le CNC. À partir du 1er juin 2020, l’institution a ainsi mis en place un fonds d’indemnisation et de garantie à hauteur de 100 M€, cofinancé à 50 % par l’État et à 50 % par des assureurs privés, apportant une rassurance aux producteurs pour reprendre les tournages. Au total, le Centre indique avoir mobilisé 24 M€ en 2020 en faveur de la production. 

Les chaînes de télévision payantes ont investi 113,05 M€ dans 121 films et les chaînes gratuites 92,69 M€ dans 91 titres.

L’un des éléments importants à relever de cette étude concerne la baisse des investissements. 783,9 M€ ont été injectés dans les 239 films produits l’an passé, contre 1 116,62 M€ dans 301 titres en 2019 (-29,8 %). Les investissements dans la production des FIF diminuent de 28,8 % pour s’établir à 643,67 M€ en 2020. Les chaînes de télévision gratuites et payantes ont investi 205,74 M€ dans 127 films, soit une baisse de 24,7 % qui s’explique notamment par le contexte et la baisse des revenus publicitaires pour les chaînes privées. 

Principal argentier du cinéma français, Canal+ a cofinancé 84 films agréés (78 FIF), soit 34 de moins qu’en 2019, pour un montant global de 76,64 M€ (-27,9 % par rapport à 2019). Ciné+ a injecté 12,96 M€ (-30,8 %) dans 94 films dont 88 d’initiative française, tandis que OCS a investi 23,4 M€ (-11,1 %) dans 24 films dont 23 FIF. Au total, les chaînes payantes ont déboursé 113,05 M€ dans 121 films et les chaînes gratuites 92,69 M€ dans 91 titres. Le nombre de films sans financement de chaînes de télévision passe de 130 en 2019 à 106 en 2020 (-18,5 %). À noter, en parallèle, que le devis moyen des FIF ne cesse de baisser, atteignant son plus bas niveau depuis 25 ans (3,4 M€). 

En 2020, 95,13 M€ ont été investis par les distributeurs sous forme de mandats pour l’exploitation en salles, en vidéo ou à l’étranger

Concernant les distributeurs, dont l’activité a été fortement impactée en 2020, 95,13 M€ ont été investis sous forme de mandats pour l’exploitation en salles, en vidéo ou à l’étranger (-26,7 %). Ces mandats concernent 175 films agréés (-26,2 %, soit -62 titres) dont 144 d’initiative française (-24,2 %, soit -46 films). A l’exclusion des mandats groupés, les distributeurs de films en salles investissent 22,51 M€ dans la production des films agréés en 2020 (+9,9 %). Les minima garantis concernent 88 films dont 71 FIF, soit 36,8 % des films agréés dans l’année et 37,4 % des FIF agréés.

Enfin, le CNC indique qu’en dehors du plan de relance de 24 M€, les financements publics à destinations des FIF (soutien automatique et soutiens sélectifs du Centre + aides régionales) se sont élevés à 51,48 € (-37,3 %), tandis que les soutiens du CNC (automatiques et sélectifs) ont atteint 33,86 M€ (-43,7 %) et ceux des régions 17,62 M€ (-19,5 %). Dans un contexte de baisse du nombre de films produits (-20,8 %) et grâce aux plans de relance, le Centre note que la baisse des financements publics s’est limitée à 8 % (75,45 M€).


L’intégralité de l’étude est à retrouver ici.
> L’étude sur les coûts de production des films d’initiative française ayant reçu l’agrément de production en 2020 est disponible ici.

Sur le tournage du film "Alors on danse" de Michèle Laroque ©Twitter de Michèle Laroque

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