On ne s’attendait pas à ce que 2021 soit une année de reprise complète pour les cinémas, mais elle a offert des reconquêtes conséquentes. Retour sur quelques points saillants du rapport annuel de la Motion Picture Association sur les salles et le divertissement à domicile.
En 2021, le box-office mondial affichait 21,3 milliards de dollars. Un résultat en rebond de près de 81 % par rapport à la sombre année 2020, mais qui ne représente qu’environ la moitié des plus de 40 milliards de dollars annuels des trois dernières années pré-pandémie et jusqu’aux 42,3 Md$ record de 2019.
Dans son rapport, la MPA prend acte que la Chine est redevenue, avec 7,3 Md$ de BO, le premier marché cinématographique mondial. Il est suivi par le marché nord américain et ses 4,5 Md$. Avec 1,5 Md$, seul le box-office japonais dépasse, lui aussi, le milliard de dollars en 2021 ; ils étaient pas moins de dix marchés à dépasser ce seuil en 2019.
Dans les grandes lignes, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique (EMEA) ont retrouvé un peu moins de la moitié de leurs niveaux d’avant-crise sanitaire, terminant l’année avec 5 Md$. L’Amérique latine, toujours sous la barre du milliard de dollars pour la deuxième année consécutive, semble avoir souffert plus que toute autre région du monde pendant son année de reprise, les cinémas d’Amérique latine n’y réalisant qu’environ un tiers de leur box-office pré-pandémique.
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Focus sur la fréquentation nord-américaine
En 2021, on comptabilise 470 millions d’entrées aux États-Unis et au Canada en Amérique du Nord (contre 1,24 milliard en 2019… et 24 millions en 2020), 168 millions de personnes – soit un peu moins de la moitié de la population des deux pays – s’étant rendues dans les salles.
S’ils ne représentent que 3 % de la population – soit le même chiffre qu’en 2020, contre 11 % en 2019 –, les assidus (qui vont au moins une fois par mois au cinéma) pèsent pour plus d’un tiers de la fréquentation en 2021 (34 %). En outre, 60 % du public se déclarent être des spectateurs occasionnels (moins d’une sortie cinéma mensuelle).
Le lent retour du public à ses habitudes de fréquentation peut être mis en corrélation avec la diminution significative des sorties en salles. Seuls 387 titres se sont affichés sur grand écran en 2021, soit un peu plus que les 319 sortis en 2020… mais loin derrière les 987 de 2019. Une baisse de 60 % du nombre de films sortis en salles qui correspond parfaitement à celle du box-office nord-américain entre 2019 (11,4 Md$) et 2021 (4,5 Md$).
Du marché mondial du cinéma… au divertissement à domicile
Malgré la forte baisse du nombre de films mis à disposition des salles, la production a connu un rebond de 111 %, avec 943 films entrés en production aux États-Unis sur l’année écoulée. Le nombre de films exclusivement sortis sur les services de streaming n’a, pour sa part, pas évolué, gardant, avec 179 titres, son niveau élevé de 2020. Cela inclut des productions renommées comme celles de Pixar (Soul, Luca) sur Disney+ ou de cinéastes comme Steven Soderbergh (No Sudden Move) sur HBO Max. À noter que le nombre de films exclusivement disponibles en streaming a presque doublé depuis 2017.
En 2021, le nombre d’abonnés SVOD est passé de 1,2 milliard à 1,3 milliard dans le monde, et de 308,6 millions à 353,2 millions aux États-Unis ; soit une augmentation de 14 % par rapport à 2020 dans les deux cas. Un essor qui permet aux marchés mondiaux du cinéma et du divertissement à domicile combinés de totaliser 99,7 Md$ ; un chiffre qui atteint les 328,2 Md$ si l’on tient compte du marché de la télévision payante.
De fait, si la pandémie a servi de catalyseur à l’adoption de la SVOD, les craintes qu’elle ne plonge l’industrie du cinéma dans une crise mondiale se sont pour la plupart apaisées. Ainsi, le nombre d’écrans de cinéma dans le monde est en hausse de 4 % par rapport à 2019, principalement grâce à une forte croissance dans la région Asie-Pacifique. Côté États-Unis et Canada, le nombre de salles n’a diminué que de 1 % depuis 2019, passant de 44 2843 à 43 646 écrans.
« Nous ne faisons que commencer à écrire le prochain chapitre de notre industrie, alors que le streaming continue d’exploser, que les salles de cinéma rebondissent et que le marché mondial de nos produits de divertissement se redresse et bat des records », a commenté Charles Rivkin, président de la MPA qui célèbre son centenaire cette année. « Nos membres sont les entreprises les plus innovantes de la planète. Leur capacité à rassembler les gens à travers la magie intemporelle d’histoires extraordinaires continuera à captiver des milliards de spectateurs au cours des 100 prochaines années. »
En collaboration avec Daniel Loria, Boxoffice US
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