La fréquentation des cinémas enregistre son creux traditionnel en septembre

©Laurent-Ghesquiere

Période la moins favorable aux entrées en salles, la rentrée 2023 n’a pas fait exception à la règle, interrompant une dynamique qui devrait néanmoins reprendre cet automne.

8,78 millions de spectateurs sont allés au cinéma en septembre 2023, d’après les estimations publiées par le CNC. C’est une progression de 16,1 % par rapport à 2022 (alors l’un des moins bons résultats depuis l’instauration des statistiques mensuelles), mais un  retard de 21,1 % sur la moyenne de la période 2017-2019. Par ailleurs, outre le mauvais cru 2022 et l’annus horribilis de 2020, la fréquentation de la rentrée 2023 affiche son niveau le plus bas depuis 2005 (8,4 M) ou qu’au milieu des années 1990, époque où les entrées annuelles n’avaient pas dépassé les 150 millions de tickets. Ce qui ne sera pas le cas de l’exercice 2023, qui culmine déjà à plus de 134 millions de billets écoulés à la veille d’un dernier trimestre traditionnellement fort.

Après plusieurs mois d’embellie, illustrés par un été de haute facture, la fréquentation marque donc un temps d’arrêt. Si certains ont souligné le déficit de grosses productions américaines – hormis les continuations d’Equalizer 3, Barbie ou encore Oppenheimer, La Nonne 2 (800 000 entrées) et Mystère à Venise (500 000) ont été lancés avec des résultats légèrement inférieurs aux attentes –, l’offre de films français était particulièrement dense. Mais elle ne semble pas être parvenue à drainer suffisamment le public. En effet, Anatomie d’une chute, continuation d’août, est le seul titre tricolore au-dessus des 500 000 entrées (750 000 tickets, cumul supérieur à 1 million), là où l’on pouvait attendre Un métier sérieux (370 000 billets). Quelques belles performances sont toutefois à mentionner : les quelque 325 000 entrées du Livre des solutions, les plus de 250 000 tickets de Toni, en famille ou encore les près de 150 000 cinéphiles des Feuilles mortes, premier film non français ni anglophone du classement.

Existe-t-il une solution miracle pour remédier à cette inlassable berne septembriste ? Malgré des expériences passées mitigées, ne faudrait-il pas relancer l’idée d’une “Rentrée du cinéma”, sur le modèle du Printemps en avril ou de la Fête en juin, qui rencontrent chaque année un vrai succès ? Toujours est-il que ce coup de frein ne devrait pas pour autant renvoyer aux calendes grecques les ambitions de la filière cinéma pour la fin d’année. En chiffres, si octobre, novembre et décembre ont rapporté autour de 50 millions de spectateurs en 2021 et 2022, cette période écoulait en moyenne 60 millions de tickets entre 2015 et 2019. Avec 133 millions de billets vendus depuis janvier, et à l’aube d’un dernier trimestre garni d’atouts pour séduire toute la pluralité du grand public alors que s’éloigne le spectre de déprogrammations supplémentaires de blockbusters hollywoodiens avec les grèves en voie de résolution, l’objectif des 190 millions de spectateurs reste plus que jamais à portée.

©Laurent-Ghesquiere
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