La France et le Royaume-Uni renforcent leurs liens en matière de cinéma

Gaëtan Bruel, président du CNC, et Ben Roberts, directeur général du BFI, à Londres le 9 juillet 2025 © BFI

L’accord signé aujourd’hui entre Le British Film Institute (BFI) et le Centre national du cinéma (CNC) marque une étape dans leur coopération pour soutenir la création indépendante.

À l’occasion de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni, et quelques jours après des Rencontres professionnelles franco-britanniques organisées à Paris, un accord a été signé ce 9 juillet à Londres par Ben Roberts, directeur général du BFI, et Gaëtan Bruel, président du CNC, en présence de la ministre française de la Culture et du ministre britannique des Industries créatives, des Arts et du Tourisme, Chris Bryant.

Avec cet accord dit « Moving Image Co-Operation Agreement », le BFI et le CNC veulent « établir une politique de coopération stratégique afin de renforcer la diversité culturelle, élargir le public et consolider leurs industries respectives ». Le partenariat, qui concerne l’image animée en général, porte sur six domaines clés : la coordination des politiques publiques, les initiatives éducatives, la préservation du patrimoine, la facilitation des relations commerciales, les échanges de personnel et le développement des publics. Des enjeux majeurs tels que l’intégration de l’IA et la protection de la propriété intellectuelle, la durabilité environnementale ou encore les initiatives en faveur de l’équité et de l’inclusion sont pris en compte dans l’accord. L’idée est aussi de mieux soutenir la production indépendante locale, en mettant l’accent sur les opportunités de coproduction et la diffusion d’œuvres de la diversité auprès des publics des deux pays.

Le directeur du BFI a rappelé le récent programme du gouvernement britannique, notamment en faveur de la collaboration internationale (Global Screen Fund), qui prévoit aussi un financement accru de 18 millions de livres sterling par an (environ 21 millions d’euros) de 2026 à 2029. Le Royaume-Uni avait aussi introduit, en mars 2024, un nouveau crédit d’impôt de 40 % pour les films indépendants à petit budget (de moins de 15 M£, soit 17,4 M€), s’inspirant en partie du modèle français… dont il est encore loin, surtout en terme de retour du public en salles.

Pour Ben Roberts, « le Royaume-Uni et la France sont deux des nations cinématographiques les plus dynamiques d’Europe. Nous collaborons depuis longtemps, notamment par le biais de coproductions, de distribution et d’exploitation de nos films respectifs sur toutes les plateformes. Nous partageons des valeurs communes et un engagement en faveur de la diversité culturelle, notamment un goût prononcé pour la créativité et la narration, et nos cinéastes ont toujours été une source d’inspiration et d’influence mutuelle. »

Le président du CNC a, de son côté, déclaré que « cet accord est une bonne nouvelle pour nos industries et nos professionnels. Nous avons déjà organisé plusieurs réunions de coproduction pour renforcer les liens et la coproduction entre la France et le Royaume-Uni. Mais nous voulons et pouvons aller plus loin en échangeant entre véritables partenaires, sur les défis communs auxquels notre industrie est confrontée : le retour du public dans les salles de cinéma et notre indépendance européenne face à la concurrence de géants mondiaux. »

Quant à Rachida Dati, elle souligne que « cet enjeu est directement lié à la souveraineté culturelle. » La ministre de la Culture se dit « convaincue que nous pouvons travailler avec le Royaume-Uni pour développer des échanges fructueux en faveur de la création indépendante ».

Gaëtan Bruel, président du CNC, et Ben Roberts, directeur général du BFI, à Londres le 9 juillet 2025 © BFI

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