Réunis en assemblée générale à Cannes le mercredi 18 mai, le conseil d’administration et les membres de la Confédération internationale des cinémas art et essai ont dessiné l’avenir de l’exploitation des films de la diversité, entre affirmation et besoin de soutien.
Le premier rassemblement en présentiel depuis la début de la crise du Covid a été l’occasion de délibérer sur « la manière de développer davantage les stratégies visant à renforcer la visibilité de la diversité cinématographique en période de bouleversements majeurs du marché, de changements sociétaux, de crise climatique, et sur la manière dont le cinéma peut préserver son rôle de lieu culturel central dans la Cité », a détaillé la Cicae. L’organisme a aussi renouvelé, en tant que défenseur de la diversité artistique, de la liberté et de tous les cinéastes, sa solidarité avec l’Ukraine.
« Par-delà l’horizon national, il apparaît clairement que l’ensemble de la filière cinéma est encore fortement marquée par la pandémie et par la concurrence des plateformes », notent en outre les représentants de la Confédération. Le succès de la réouverture après le deuxième confinement est à relativiser puisque « bien qu’une certaine reprise soit en cours, il persiste une baisse inquiétante des entrées ». Dans ce contexte de fragilisation, les politiques européennes et nationales doivent continuer à soutenir les cinémas « avec des financements ciblés, afin de leur offrir la possibilité d’une réelle reprise », estime Christian Bräuer, président de la Cicae et de l’AG Kino – Gilde deutscher Filmkunsttheater, l’association allemande du cinéma art et essai.
Les discussions de l’AG ont aussi porté sur la réglementation, jugée essentielle pour protéger les cinémas, notamment « le respect du principe de territorialité et une chronologie des médias pragmatique ».
François Aymé, président de l’Afcae, est pour sa part revenu sur l’étude que l’Association a commanditée auprès de l’Ifop (“Les films et les séries sur les plateformes de streaming”) : « Les résultats de notre enquête montrent que les films d’auteur sont très peu vus sur les plateformes et confirment que les oeuvres cinématographiques ont besoin de la salle pour exister. Le public des plateformes se concentre principalement sur les séries, les cinémas se concentrent sur les spectateurs et la diversité ».
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