Après le Festival de Cannes et la Mostra de Venise, c’est au tour des cinéastes de l’ARP et à la Société des réalisateurs et réalisatrices de protester contre l’arrestation de Jafar Panahi, Mohammad Rasoulof et Mostefa Aleahmad. Retrouvez leur communiqué ci-dessous.
Communiqué – Nous avons appris l’interpellation hier à Téhéran du cinéaste iranien Jafar Panahi, alors qu’il s’informait sur l’arrestation, survenue le vendredi 8 juillet, des réalisateurs Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad. Ces derniers ont été arrêtés pour « troubles à l’ordre public » alors qu’ils avaient appelé les forces de sécurité à « déposer les armes » face aux manifestations dénonçant l’effondrement meurtrier d’un immeuble d’Abadan et la corruption qui ronge cette affaire.
Mohammad Rasoulof, créateur multiprimé d’Un homme intègre et Le diable n’existe pas, avait déjà subi plusieurs condamnations, lui interdisant de quitter le territoire et de tourner des films. Jafar Panahi, réalisateur plusieurs fois récompensé de Taxi Téhéran et Le Cercle, avait également été condamné à une peine de prison, assortie d’une interdiction, pendant 20 ans, de quitter le territoire, d’écrire ou réaliser des films, de s’adresser aux médias. Tous deux ont bravé jusqu’à présent ces interdictions pour que leur cinéma continue à vivre et à traverser les frontières.
Nous condamnons avec fermeté l’arrestation de ces figures du cinéma iranien, la répression croissante exercée par le régime iranien à l’encontre des artistes et l’anéantissement progressif de la liberté d’expression et de création en Iran.
Les Cinéastes de L’ARP rappellent leur soutien indéfectible à tous les artistes qui voient leurs libertés bafouées et leur vie menacée, parce qu’ils ont, en eux, cette flamme de la création. Que cette flamme ne s’éteigne jamais.
Les Cinéastes de L’ARP
Communiqué – Encore une fois, les cinéastes iraniens sont victimes du régime répressif de leur pays.
Dans une action d’une fulgurance glaçante, ce sont trois réalisateurs qui ont été arrêtés par les autorités iraniennes en moins d’une semaine. Incarcérés pour « troubles à l’ordre public » ce vendredi 8 juillet, Mohammad Rasoulof (Ours d’Or de la Berlinale 2020 pour Le diable n’existe pas) et Mostafa Aleahmad s’étaient engagés dans une lettre ouverte collective appelant les forces de l’ordre à ne pas utiliser les armes contre des manifestants. Trois jours plus tard, Jafar Panahi, un des cinéastes iraniens les plus primés, est également interpellé sans qu’aucun motif ne soit communiqué, alors même qu’il se présentait au parquet de Téhéran pour défendre ses confrères.
Nous, cinéastes de la SRF, ne pouvons supporter l’intolérance et la violence de ce régime totalitaire qui frappe civils et artistes. Ces cinéastes vivaient sous une épée de Damoclès, refusant l’exil pour se battre pour leur pays. Nous dénonçons la mise à exécution des menaces dont ils faisaient l’objet et demandons la libération immédiate de Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi.
Nous apportons notre soutien indéfectible à nos amis cinéastes et au peuple iranien.
La SRF
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