Impact Sofica, la première Sofica à impact social

© Osarugue Igbinoba

Un nouvel acteur entre dans le club très fermé des Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle, avec l’ambition de promouvoir une image positive des quartiers et de la ruralité. 

« Le cinéma est un formidable vecteur pour travailler l’image des quartiers et leur redonner vie, de manière pragmatique », estime Marie Van Glabeke. La jeune productrice, qui a grandi en HLM à Pantin, a monté sa première structure il y a 16 ans, et travaillé ces 3 dernières années chez KMBO, « un des derniers indépendants de cette taille qui n’était encore adossé à aucune Sofica ». L’engagement de ce dernier, « notamment du côté de l’éducation à l’image, et son énorme travail au niveau des scolaires », le met naturellement en phase avec le projet que Marie Van Glabeke monte en collaboration Impact Partners. La société de gestion, « qui porte l’impact social de fonds dans son ADN » comme la décrit sa représentante Fanny Brialon, accompagne en effet depuis 15 ans les entrepreneurs dans des territoires dits fragiles.

Impact Sofica devient ainsi la 13e Sofica autorisée par le CNC et sera, elle aussi, rigoureusement encadrée par Bercy et l’Autorité des marchés financiers (AMF). « L’AMF nous a poussés dans nos retranchements pour que nous établissions, avec elle, des indicateurs chiffrés précis que l’on s’oblige à respecter dans un film dit à impact social », explique Marie Van Glabeke. Ainsi, pour qu’une œuvre soit éligible au financement d’Impact Sofica, au moins un de ses personnages principaux – soit avec un minima de 25 % du temps d’écran – doit être représenté dans un territoire fragile ou représentant une minorité invisibilisée. « Et bien entendu, le scénario doit traiter ce personnage dans des termes positifs », précise Marie Van Glabeke.

La société de financement est sur sa dernière ligne droite pour lever 1 million d’euros d’ici le 31 décembre. Une première année avec une « toute petite enveloppe », qui permettra au comité de financement de sélectionner une vingtaine de projets, qu’ils soient en développement, en production ou en distribution. « Nous n’avons pas encore fini la collecte, mais recevons déjà des projets », se réjouit Marie Van Glabeke. À noter que 30 % de l’investissement en production sera réservé aux premiers films et que toutes les œuvres financées proposeront des avant-premières avec équipes dans les territoires fragiles.

En tant que distributeur adossé, KMBO bénéficiera d’une avance de trésorerie à taux 0 – investissable en coproduction en MG ou en frais d’édition, dans la limité de 25 % des investissements – qu’il s’engage à rembourser d’ici 6 ans au moment de la fermeture de la Sofica, aussi attentive à sa performance sociale qu’à sa performance financière.

Sofica mode d’emploi
D’ici la fin de l’année 2023, les 13 Sofica agréées auront levé un total de 73,07 M€ destinés à être investis en 2024. Pour rappel, cet « instrument original » de financement du cinéma et de l’audiovisuel tel que décrit par le CNC, en place depuis 1985, fait intervenir l’épargne privée, les souscripteurs pouvant défiscaliser leur placement à hauteur de 48 % des sommes investies. Depuis 2022, les Sofica peuvent aussi participer au financement des sociétés de distribution indépendantes.

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