Étude ADRC : Les films français à l’honneur cet été

©Tanguy Colon

L’Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC) vient de dévoiler une étude sur les plans de diffusion des films sortis sur les étés 2017 à 2020.

Ce n’est pas une surprise : les productions nord-américaines ont déserté les salles obscures cet été. La crise du COVID-19 a poussé les studios à reporter les sorties ou les proposer sur d’autres supports, faisant de fait drastiquement chuter leur part de marché de 77 % l’an passé à 22 % cette année. C’est principalement la production nationale qui bénéficie de ce contexte avec une part propulsée de 15 % en 2019 à 48 %, avec des jolies performances pour les titres art et essai de toutes nationalités, dont la part passe de 14 % en 2018 à 27 % cette année. Quant aux autres films étrangers, leur part atteint 30 % contre 9 à 11 % entre 2017 et 2019.

Il convient de noter que l’offre estivale de films est en recul de 16 % sur un an, essentiellement du fait des majors. « Le retrait des opérateurs nords-américains a notamment permis à certains grands distributeurs français ainsi qu’à la plupart des distributeurs indépendants d’augmenter massivement leurs stratégies de sorties initiales (certains ont même multiplié par cinq ou sept leurs volumes totaux de copies pour des sorties nationales estivales) », explique l’ADRC. Sur la période de mi-juillet à mi-septembre, ce constat est particulièrement clair chez Ad Vitam qui a ainsi multiplié par sept son cumul de copies sur un an. Belle performance aussi chez les autres distributeurs indépendants du DIRE et du SDI : Pyramide cumule 853 copies sur ses sorties estivales contre 302 en 2019, Diaphana 618 contre 414, Bac 635 contre 292, Arizona 148 contre 26, Condor 618 contre 241 ou encore JHR avec 119 copies contre 43 l’an passé.

Si les productions américaines de cet été n’ont pas bénéficié d’une sortie plus élargie que les années précédentes, c’est tout le contraire pour les œuvres françaises, certaines atteignant des niveaux assez singuliers comme De Gaulle (1 060 points de diffusion) ou Divorce Club (600 points). « En 2019, seuls les quatre films les plus performants dépassaient les 350 points en sortie nationale, ce qui est le cas pour quasiment tous les 10 films en tête du marché en 2020. » Les films art et essai connaissent une inflation encore plus sensible que les films généralistes avec un bond de 67 % des points de diffusion par rapport à 2019, et de 95 % par rapport à 2018. Six films art et essai dépassent la barre des 400 sorties nationales cette année contre un seul l’an passé. 

L’étude complète est disponible ici.

©Tanguy Colon

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