Le complexe municipal de trois salles de la commune essonnienne reprend ses activités le 7 septembre, près de deux ans après sa fermeture.
C’est un changement de style majeur qu’a finalisé le Cinémassy à l’occasion de son trentième anniversaire : l’établissement municipal rouvre dans un écrin intégralement rénové, aboutissement d’un projet initié il y a presque six ans. « Nous avions deux options sur la table : soit moderniser les parties cosmétiques du cinéma – moquettes, fauteuils, écrans…–, soit opter pour quelque chose de plus cher mais plus ambitieux via la transformation des espaces existants. Notre choix s’est porté sur la seconde option », raconte Nicolas Chemin, directeur et programmateur du complexe. Conçue par l’architecte Gilles Loussouarn, la reconfiguration du site se matérialise dans un premier temps par l’extérieur. L’entrée a été déplacée et la façade, majoritairement vitrée, est surmontée de la nouvelle enseigne.
Le hall s’est lui aussi étoffé grâce à l’absorption d’une partie d’un bâtiment voisin. Plus spacieux, il se compose d’un comptoir caisse tout en rondeur, précédant l’escalier qui mène aux salles au sous-sol. Différents espaces ont été aménagés en souterrain, l’un à portée pédagogique pour la réception de scolaires et d’ateliers notamment, l’autre plus polyvalent, pour prolonger les séances. De 180, 130 et 95 places, les salles sont passées à 130, 95 et 35 fauteuils et se distinguent désormais par la couleur des sièges. La première déploie ainsi des revêtements bleus violets et rouges ; la 2 un dégradé de rouge ; enfin la 3, dédiée principalement aux scolaires, présente une palette de rouge, orange, vert, jaune et autre bleu. Par ailleurs, la réfection du système sonore (7.1) dans les trois salles s’accompagnera dans un second temps du changement de l’ensemble des projecteurs (déjà en 4K). Au total, 800 000 € ont été déboursés pour concrétiser cette rénovation portée par la mairie et soutenue par le CNC et les collectivités.
« Plus qu’exploiter, il nous faut cultiver, et notamment ce jeune public qui sera celui de demain. »
Nicolas Chemin, directeur du Cinémassy
Pendant la durée des travaux – fortement rallongée par la pandémie –, le Cinémassy a développé une programmation hors les murs pour garder le lien avec le public. Préserver cette proximité avec ses spectateurs est d’autant plus important au regard de la programmation ambitieuse que propose le complexe, classé et triplement labellisé, depuis quelques années. « Avec l’ouverture du Pathé en octobre 2017, nous avions amorcé un nouveau projet, porté à 95 % sur l’art et essai, et notamment le patrimoine, la recherche et découverte ainsi que la diversité des cinématographies. Nous souhaitons poursuivre sur ce chemin avec également une saison cinéphile basée sur une programmation événementielle. »
Ce travail sur des films plus fragiles permet au complexe essonnien de se faire une place dans un maillage relativement dense : outre le Pathé, le Cinémassy se trouve à une dizaine de minutes de deux établissements à la programmation plus élargie, le Sélect d’Antony et le CinéPal de Palaiseau. « Nous collaborons davantage avec ce dernier, avec des concertations sur les films et la circulation des copies. Il a aussi récupéré l’accueil de nos scolaires pendant notre fermeture. » Un volet d’activité important que le complexe massicois compte reprendre à la rentrée. « L’idée sera d’aller au-delà de la projection, avec des ateliers d’initiation à la fabrication d’un film, mais aussi des rencontres autour de métiers méconnus. Nous voulons encourager une certaine pratique. Plus qu’exploiter, il nous faut cultiver, et notamment ce jeune public qui sera celui de demain. »
À terme, Nicolas Chemin ambitionne de retrouver les niveaux pré-pandémiques, où le Cinémassy oscillait entre 35 000 et 40 000 entrées annuelles.
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