
La convention internationale des cinémas a débuté le 31 mars à Las Vegas, mettant en avant, dès ses premiers échanges, la force de la fenêtre salle.
Article de Daniel Loria, Boxoffice Pro US
En Amérique du Nord, la baisse de fréquentation des cinémas pousse les exploitants à s’interroger sur les marchés internationaux qui, au premier trimestre, ont mieux surmonté les difficultés liées à une offre de studios particulièrement faible. Certes, les productions locales jouent un rôle important dans cette dynamique, mais elles ne suffisent pas à expliquer à elles seules le retard des cinémas nord-américains par rapport à leurs homologues internationaux.
Lors de la table ronde inaugurale du CinemaCon, Alejandro Ramirez Magaña, PDG de Cinépolis, a attribué la reprise plus rapide de certains marchés étrangers à la durée plus longue des fenêtres d’exclusivité. Il a évoqué des fenêtres moyennes de 75 jours en Europe et 60 jours en Amérique latine, contre 30 jours seulement aux États-Unis. Plus qu’une simple observation, il a lancé un véritable appel en proposant une fenêtre d’exclusivité mondiale minimale de 45 jours.
Si cette proposition a été chaleureusement applaudie par les exploitants présents, reste à savoir si elle trouvera un écho favorable auprès des studios hollywoodiens. Les dirigeants de Sony semblent soutenir l’idée : même sans prôner explicitement une fenêtre de 45 jours dans le monde entier, ils ont longuement défendu la nécessité de fenêtres plus solides lors de leur présentation. « Un client nord-américain sur trois pense qu’un film en salles sera disponible chez lui en moins d’un mois, suivi rapidement par sa mise en ligne sur les plateformes SVOD », a déclaré Adam Bergerman, président de Sony Pictures Releasing. « Cette perception nuit à tous les films, quel que soit leur genre, et affaiblit la raison même qui pousse à aller au cinéma. Il est essentiel pour la croissance du box-office de modifier la perception du public, qui pense que les films en salles sont immédiatement accessibles à domicile. »
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Une avant-séance plus courte… mais avec des bandes-annonces plus longues ?
Un autre sujet clé abordé lundi matin concernait la durée de l’avant-séance. Plusieurs intervenants ont exprimé leur inquiétude face à l’allongement des blocs publicitaires. Mais l’idée la plus originale est venue de Jeff Goldstein, président de la distribution domestique de Warner Bros., qui a évoqué la possibilité de rallonger les bandes-annonces, en particulier pour les films majeurs. Dans de nombreux pays européens, les bandes-annonces durent généralement entre 60 et 90 secondes, mais Warner Bros. propose d’expérimenter des formats plus longs, dans une avant-séance plus courte et plus percutante. Moins de bandes-annonces, mais plus longues et plus engageantes, pour mieux capter l’attention d’un public : une proposition qui pourrait transformer la manière de promouvoir les films en salles.

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