Le bilan annuel du Centre montre que le 7e art est le secteur qui a le plus souffert de la crise, affichant des baisses plus importantes que celles de la télévision, de la vidéo, de la SVOD et du jeu vidéo.
En 2020, le chiffre d’affaires de l’audiovisuel et du cinéma s’est élevé à 20,5 milliards d’euros, soit un recul de 7 % sur un an. Dans le détail, la télévision a perdu 5 % de son CA (12,8 Md€) quand celui du cinéma a chuté de 33 % (3,2 Md€) avec des baisses respectives de -10, -22 et -65 % pour la production, la distribution et l’exploitation. En revanche, le bilan est positif pour la vidéo et le jeu vidéo qui affichent des progressions de 9 et 21 %, bien aidés par les périodes de confinement.
On sait que le secteur du cinéma a largement souffert de cette crise, les salles étant restées fermées durant 162 jours en 2020. Après six années consécutives au-dessus des 200 millions d’entrées, la fréquentation a donc atteint un triste niveau de 68 millions l’an passé, le plus bas depuis 1917. 65,2 millions de tickets ont été vendus en Métropole (-69,4 %), 1,1 million en outre-mer (-71,4 %), auxquels s’ajoutent 1,7 million d’entrées gratuites (-66,4 %), représentant des recettes totales de 432,6 M€ (-70 %).
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D’après le CNC, 43,6 % des Français se sont déplacés au cinéma l’an passé, soit 27,6 millions de personnes contre 43,3 millions en 2019. Ce sont majoritairement des inactifs et des plus de 25 ans, même s’il convient de noter que 55 % des moins de 25 sont allés au moins une fois au cinéma en 2020. Et logiquement dans ce contexte, la part des spectateurs habitués a progressé pour représenter 47 % du public, contre 31,6 % en 2019. Concernant la typologie du public en fonction de la nationalité des films, 2020 confirme la tendance : plus de 50 % des spectateurs de films français ont plus de 50 ans, quand 43 % de ceux de productions américaines ont moins de 25 ans. Quelques exceptions existent s’agissant des films français d’animation comme Yakari (59,6 % avaient moins de 25 ans) et Bigfoot family (58,3 %) ou des comédies familiales comme Ducobu 3 (52,4 %).
Pour la première fois depuis 12 ans, la part de marché des films français est supérieure à celle des films américains
De plus de 700 en moyenne sur les dernières années, le nombre de titres inédits sortis en salles l’an passé a inéluctablement chuté à 365 (-51,1 %) – dont 165 français et 55 américains –, soit 6,4 % des 5 726 films exploités en 2020 ; il y en avait 8 198 en 2019. Les productions tricolores ont généré 28,6 millions d’entrées soit une part de marché de 44,9 %, les titres américains 26,5 millions (41,6 %) – leur plus bas niveau depuis 1949 – et les films d’autres nationalités 8,6 millions (13,5 %). C’est donc la première fois depuis 2008 que les titres français ont une part de marché supérieure à celle des américains.
En moyenne, un film inédit est sorti dans 160 cinémas en 2020, un chiffre en hausse qui s’explique notamment par l’absence de grosses productions hollywoodiennes, permettant ainsi d’élargir le nombre de copies pour le reste du marché ; dans le détail, ce chiffre grimpe à 257 pour les quelques titres américains et à 172 pour les français. Une œuvre art et essai bénéficie de 101 copies, un film d’animation de 341 et un documentaire de 29. Sur les périodes d’ouverture, une douzaine de titres inédits sont sortis chaque semaine contre 14 en 2019. Concernant les distributeurs, 113 sociétés ont été actives l’an passé, avec Disney et Warner en duo de tête. 66,3 % des entrées ont été réalisées par les dix premiers distributeurs, en sachant que plus d’un tiers des 113 n’a distribué qu’un seul film en 2020.
Moins de cinémas mais plus d’écrans
Le CNC dénombre quatre établissements en moins en 2020 par rapport à 2019 (2 041 contre 2 045). En revanche, le parc compte 6 127 salles, soit 16 de plus sur un an, puisque 92 ont (r)ouvert quand 79 ont dû fermer, temporairement ou définitivement. À noter que sur ce total, 107 sont des écrans de cinémas itinérants. Si 55 % du maillage territorial se compose de mono-écrans, 57 % des entrées 2020 ont été réalisées dans les 233 multiplexes hexagonaux. Enfin, la France reste le pays européen disposant du plus grand nombre d’écrans, devant l’Italie (5 385) et l’Allemagne (4 926), mais aussi du parc le plus dense (9,4 écrans pour 100 000 hab.), devant à nouveau l’Italie (8,9) et l’Espagne (7,8).
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