Aux Sables d’Olonne, les fauteuils du Grand Palace cherchent leur parrain

© Jacques Boulissière

Le 10 novembre, le cinéma sablais a lancé une opération de parrainage permettant aux spectateurs d’accoler leur nom à un siège de l’établissement. Ils sont déjà plus de 400 à avoir « réservé » leur emplacement.

« Cela fait 107 ans que le Grand Palace accompagne la vie locale, facilite des rencontres. Chaque habitant a une histoire, une relation particulière avec ce cinéma et nous nous sommes dits que c’était le moment où jamais de l’inscrire dans le marbre », explique François Lesuisse, directeur du site. Le spectateur est donc invité à choisir son emplacement, pour lui, sa famille ou des amis. « Nous avons des personnes qui ont réservé une rangée entière, d’autres cinq à six sièges pour leurs enfants », se réjouit l’exploitant, qui précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’un ticket à vie. Chaque parrainage sera matérialisé par une plaque métallique apposée au dos du fauteuil moyennant 30 euros, comprenant notamment une place de cinéma, valable dans les quinze jours suivant la réouverture des salles. « Avec 400 parrains à date, cela nous assure déjà 400 spectateurs à la reprise. » 

Prévue à l’origine dans la plus petite salle du cinéma, l’opération a suscité un tel engouement qu’elle a poussé l’exploitant à la transposer dans l’une des salles de 300 places. « La première étant rapidement complète rapidement, nous avons dû rendre accessible la deuxième salle le lendemain. » Quelques figures du cinéma ont salué l’idée et pris part à la démarche, à l’image de François Berléand ou de Gustave Kervern. « Chaque idée que nous lançons vise à rendre les spectateurs acteurs de l’opération. Nous avons été assez transparents sur le fait que nous avions besoin de leur soutien, notamment financier. Continuons à écrire notre histoire ensemble car nous ne nous en sortirons pas sans eux. »

Car pour François Lesuisse, comme pour l’ensemble de la profession, l’annonce du deuxième confinement a eu l’effet d’un uppercut. « Si pour le premier au printemps, nous avions fait le pari de rester au contact du public avec un ton burlesque, là nous n’avions plus envie de rigoler. Il y avait l’angoisse de voir la trésorerie fondre après avoir dépensé autant en publicité, en animation, et surtout en modernisation de l’établissement. » Après un temps de silence, l’équipe du Grand Palace repart donc de l’avant : « Il fallait penser à l’après, à la manière d’attirer à nouveau du monde et de briser le vortex du canapé. La réservation en ligne va forcément être de plus en plus privilégiée mais il faut quelque chose en plus. Et avec ce système de parrainage, les gens auront envie de se réserver une séance dans leur fauteuil. C’est le pari de l’émotion qui, pour nous, permet d’attirer le plus grand nombre. »

© Jacques Boulissière