Une salle hommage pour Le Méliès de Grenoble

©Cinéma Le Méliès

Le cinéma « 100 % art et essai » de la capitale iséroise accueille une nouvelle salle aux couleurs « animées » de Souvenirs goutte à goutte, du Japonais Isao Takahata.

Après avoir dédié sa salle 3 à En attendant le bonheur d’Abderrahmane Sissako, une autre au Nouveau Monde de Terrence Malick, et, bien sûr, sa grande salle au Voyage dans la lune de Méliès, l’établissement souhaitait mettre en avant sa « marque de fabrique » : le cinéma d’animation. 

À l’origine de cet agrandissement, le déplacement à quelques centaines de mètres des ateliers d’éducation à l’image – le cinéma étant coordinateur des dispositifs de la maternelle au collège, et hôte de Lycéens et Apprentis au cinéma. Comme celle des premières salles, la décoration a été conçue par l’architecte Olivier Baudry, au travers d’échanges cinéphiles. Le Méliès a par ailleurs tenu à ce que l’équipement soit confié à des entreprises locales, tandis que Ciné Digital fournissait le matériel de projection. Désormais, 64 nouveaux fauteuils (KLS) – portant la jauge du cinéma à 568 – trônent sous le titre bienveillant de Souvenirs goutte à goutte. Source lumineuse de la pièce, ces quelques lettres mettent en avant « un cinéaste particulièrement apprécié », confie Bruno Thivillier – directeur du cinéma et co-président de l’AcrirA, l’association qui fédère soixante salles d’Auvergne et Rhône-Alpes. À l’entrée, un édito présente le film ainsi qu’Isao Takahata (également réalisateur du Tombeau des lucioles et de Pompoko). Car autant que l’œuvre, ce qui compte, selon Bruno Thivillier, c’est que le « voyage cinématographique, les souvenirs et le bonheur que peuvent engendrer le cinéma » entrent en résonance avec le spectateur. 

Sur les toiles tendues qui dissimulent les enceintes d’ambiance, Souvenirs goutte à goutte illumine la pièce aux couleurs du film d’Isao Takahata. ©Cinéma Le Méliès – Grenoble

Cette extension permettra au Méliès (172 000 entrées en 2023) de travailler encore davantage l’exposition des films, qui restent à l’affiche entre 2 et 10 semaines, voire plus pour des titres comme Flow (30 semaines), En fanfare ou Holy Motors de Leos Carax (huit mois à l’affiche à l’ouverture du nouveau Méliès en 2012). Ce changement répond donc « à la fois à une opportunité d’asseoir notre modèle économique, et à une politique d’auteur, de défense du cinéma art et essai, affirme le directeur. C’est pour nous un vrai bonheur et un désir fort de garder les films le plus longtemps possible plutôt que de nous inscrire dans un turn-over trop rapide, au regard du temps que prend la création d’un long métrage. » Avec 98,5 % de séances art et essai, « le reste correspondant sans doute aux films sans visa passés lors des festivals », Le Méliès pourra donc continuer à s’affirmer comme un passeur phare des imaginaires cinématographiques à Grenoble. 

La façade du Méliès, construit en juin 2012. ©Cinéma Le Méliès – Grenoble
©Cinéma Le Méliès

Les News