Une pétition contre le fonctionnement de l’Académie des César

©Quentin Ducros

Plus de 200 personnalités du cinéma critiquent vertement les dysfonctionnements de l’Académie dans une tribune publiée dans Le Monde.

Les César dans la tourmente. Empêtrée depuis le début d’année dans une crise née du dîner des Révélations, suscitant de vives réactions au sein de la profession, l’Académie est à nouveau sous le feu des projecteurs. Dans une tribune publiée dans Le Monde, plus de 200 personnalités dénoncent le fait que les 4 700 membres des César n’ont « aucune voix au chapitre ni dans les fonctionnements de l’Académie et de l’Association, ni dans le déroulé de la cérémonie ». Une pétition signée entres autres par Christine Beauchemin-Flot, Bérénice Bejo, Léa Druker, Nicole Garcia, Alexandra Henochsberg, Céline Sciamma, Chiara Mastroianni, Yannick Reix, Omar Sy, Jean Labadie, Eric Lagesse, Jacques Audiard, Alexandre Mallet-Guy et Vincent Maraval.

« Il est temps d’envisager une refonte en profondeur des modes de gouvernance de l’Association afin qu’ils se rapprochent de celles des institutions étrangères et des fonctionnements démocratiques qui les encadrent. »

En ligne de mire notamment, la gestion financière : « Jusqu’à il y a encore quelques années, les comptes annuels de l’Association et ses statuts apparaissaient sur le site des César (dans la partie réservée aux membres), mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cette opacité des comptes est dommageable et participe d’une vision potentiellement fantasmatique de la façon dont l’argent est dépensé. » Mais également la composition de l’Académie, où le président Alain Terzian s’est engagé à instaurer une réelle parité. Pour les signataires, « il s’agirait de nouveau d’un système de cooptation, vestige d’une époque que l’on voudrait révolue, celle d’un système élitiste et fermé ». Dans ce contexte, la majorité des membres affirme ne plus se retrouver dans les choix faits en leur nom, loin de représenter « la vitalité du cinéma français actuel dans ses très nombreuses composantes ».

« Pourquoi les 4 700 membres de l’Académie ne peuvent-ils pas pas voter pour élire leurs représentants comme c’est le cas aux Oscars, aux Baftas ou à l’EFA (l’académie européenne du cinéma) ? Pourquoi l’Académie est-elle régie par un club de personnes cooptées ou désignées au compte-gouttes ? Comment se fait-il que les membres de l’association le soient à vie et que ses dirigeants soient indéfiniment rééligibles ? », concluent techniciens, exploitants, distributeurs, producteurs, acteurs et cinéastes. La cérémonie du 28 février s’annonce animée.

©Quentin Ducros

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