Alors que les retransmissions d’opéras sont devenues de grands classiques des programmations cinéma, l’Arlequin de Paris, du réseau Dulac Cinémas, propose une authentique performance opératique dans ses murs.
« C’est un projet extrêmement ambitieux et un des plus audacieux de notre saison Kaléidoscope lancée en septembre dernier », estime Pierre-Edouard Vasseur, directeur artistique de la Maison Dulac Cinéma. Et pour cause : l’opéra “La Chute de la Maison Usher”, le chef-d’œuvre inachevé de Claude Debussy, mis en scène par Olivier Dhénin, sera donc donné les 10, 11 et 12 mars prochains dans la salle 1 de l’Arlequin. Car outre sa caractéristique de plus grande salle du réseau (400 places), elle est dotée d’une scène. Son grand écran habituel ne sera pas pour autant délaissé, puisque le spectacle se fait en interaction avec un film-décor d’1h10 spécialement tourné pour l’occasion. « Nous avons beaucoup vu de mises en scènes d’opéra avec des vidéos, qu’il s’agisse de captations directes et de passages cinématographiques intégrés, mais jamais un film entier qui établisse une telle mise en abyme in situ », précise Pierre-Edouard Vasseur. Mais c’est du côté de la partie live, assurée par un grand piano à queue et les chanteurs, dont la soprano Anne-Marine Suire, que le projet dévoile toute sa particularité. « Dans l’acoustique feutrée et cosy d’une salle de cinéma, loin des caisses de résonance des grandes salles d’opéra, les sons dégagent une pureté nouvelle. » Aucun aménagement technique spéficique n’a donc été nécessaire, « si ce n’est un éclairage supplémentaire qui doit concilier le noir nécessaire pour la projection et la mise en lumière des chanteurs. Nous assumons le fait d’être – et de rester – une salle de cinéma ».
Pour cette expérience cinémato-opératique renouvelée, le directeur artistique de la Maison Dulac Cinéma vise trois types de publics. « Les aficionados de Dulac Cinémas, fidèles de notre saison – et qui répondent déjà présents vu le nombre de réservations élevé –, le public opéra et musique classique et, enfin, un public plus jeune, qui n’est pas forcément celui de l’opéra mais qui aime la belle musique et est friand d’expériences nouvelles, à l’image de celles proposées par les concerts Candlelight. »
Avec un tarif plein à 15 €, un tarif réduit à 12 € (notamment pour tous les porteurs de la carte Maison Dulac Cinéma), la proposition « rend absolument accessible à tous le spectacle vivant », souligne Pierre-Edouard Vasseur qui espère qu’elle ouvrira « le champ des possibles » de la salle de cinéma et de ses évolutions à venir.
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