Il s’appelle toujours Le Florian, reste implanté au centre de la ville romaine avec une programmation à dominante art et essai… mais c’est un cinéma tout neuf et plus spacieux qui a ouvert le 19 avril à Vaison, en remplacement de l’ancien Florian.
Mylène Rolland, qui exploite Le Florian de Vaison-la-Romaine dans le Vaucluse et L’Arlequin de Nyons dans la Drôme depuis 1992, caressait l’idée de ce projet depuis 10 ans. « Mais à Vaison, les Romains sont arrivés avant nous. Sur le premier terrain prévu pour construire, dès que l’on a commencé les fouilles obligatoires nous avons trouvé un reste de forum antique de 50m de base. Il a donc fallu reboucher et prendre le temps pour trouver un autre emplacement, car nous tenions à rester dans le centre-ville. » Finalement, l’exploitante acquiert un terrain pour 548 000 euros, puis construit le cinéma avec sa société Regain, les aides du CNC et des collectivités, pour un coût de 2,8 millions d’euros. Conçu par l’agence Grima-Loussouarn, le nouveau Florian a été inauguré officiellement le 25 avril. « Ce qui plaît beaucoup, c’est le soubassement des murs en pierres sèches, qui a beaucoup de cachet et s’intègre très bien dans l’urbanisme ». Étendu sur 1 130 m², il dispose d’un parking de 16 places devant l’entrée pour les PMR et de 500 places à moins de 200 mètres.
Mais surtout, il dispose de 3 salles, plus de 440 fauteuils et un hall de 150 m² qui remplacent l’ancien cinéma de 2 salles, 217 places… et un accueil de 4 m². « Nous avons désormais une grande salle de 239 places avec un écran de 15m, le son Dolby Atmos dans 2 des 3 salles, l’accessibilité aux fauteuils roulants, un vaste espace d’accueil, des fauteuils club gradinés à la place de vieilles salles en mode cuvette : on respire ! », se réjouit l’exploitante qui estime que « c’est une chance d’avoir pu faire un tel cinéma dans une commune de 7000 habitants ».
Vaison-la-Romaine est une ville active et attractive, avec beaucoup de commerces et des vestiges archéologiques qui attirent les touristes, mais jusqu’à présent son petit cinéma de quartier était peu visible. « Certains habitants de Vaison ne savaient même pas qu’il existait. De nos jours les spectateurs sont exigeants en termes de confort ; à Vaison les jeunes, qui sont pourtant nombreux, ne fréquentaient pas le cinéma même pour les grosses sorties nationales, alors qu’à Nyons, globalement moins dynamique et plus rurale, les ados étaient tous là dès 14h mercredi pour Avengers. » Mylène Rolland entend donc reconquérir ce public, qui se rendait jusqu’à maintenant au multiplexe du Pontet ou à Utopia d’Avignon, à 30 minutes de route, et celui des communes alentour, de Mirabel-aux-Baronnies par exemple, qui fréquentait plutôt le cinéma de Nyons. L’ancien Florian plafonnait à 40 000 entrées annuelles, les estimations pour le nouveau sont de 70 000 pour la première année.
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