Le gouvernement britannique a voté, le 6 mars, un allégement fiscal d’environ 40 % pour les productions cinématographiques nationales.
Ce crédit d’impôt est réservé aux films d’un budget inférieur à 15 millions de livres (soit environ 17,5 millions d’euros), et qui comptent a minima un réalisateur ou un scénariste britannique, ou sont certifiés comme une coproduction officielle du Royaume-Uni. La nouvelle incitation fiscale remplace celle qui permettait de déduire 25 % des dépenses éligibles sur un maximum de 80 % du budget total de production.
Parmi les mesures annoncées figure aussi un allégement de 40 % sur les taxes commerciales brutes pour les studios de cinéma éligibles d’Angleterre, et ceci jusqu’en 2030, un financement supplémentaire pour la National Film and Television School du Royaume-Uni, ainsi qu’une augmentation de 5 % du crédit d’impôt pour les coûts des effets spéciaux.
Pour Ben Roberts, directeur général du British Film Institute (BFI), qui n’a eu de cesse d’alerter ces dernières années sur le péril pesant sur le cinéma britannique indépendant, il s’agit « de l’intervention politique la plus significative depuis les années 1990. L’impact positif se fera sentir dans toute notre industrie et à travers tous les nouveaux films que le public aura le plaisir de découvrir ». De fait, les salles de cinéma d’outre-Manche ont pu prendre la mesure de leur dépendance aux productions étrangères, pour ne pas dire hollywoodiennes, depuis la crise sanitaire. Les 123,6 millions d’entrées qu’elles ont comptabilisé en 2023 sont en recul de 30 % par rapport à 2019.
Alors que les apports étrangers dans la production cinématographique et audiovisuelle n’ont cessé de croître ces dernières années – allant jusqu’à représenter 78 % des 4,23 milliards de livres sterling investis en 2023 –, les productions nationales n’ont représenté que 150 M£ (175 M€). En aval de la chaîne, dans les recettes des salles du Royaume-Uni et d’Irlande, les films britanniques indépendants – The Great Escaper de Pathé en tête – se sont contentés d’une part de 3,8 %.
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