Un 4e Studio Show pour le SFAC : Interview d’Olivier Snanoudj, président

INTERVIEW – Le Studio Show 2018 est “on the way” et nous dévoile l’affiche ensoleillée de sa 4e édition, qui aura lieu les 5 et 6 juillet au Gaumont Opéra de Paris. Nous avons rencontré Olivier Snanoudj, président du SFAC et senior vice-président distribution cinéma de Warner Bros. France afin de faire le point sur le syndicat et la nouvelle édition de sa convention.

BoxOffice : Pouvez-vous nous présenter le SFAC ?

Olivier Snanoudj : Le syndicat franco-américain de la cinématographie est l’un des plus vieux syndicats français, puisque ses statuts ont été créés en 1935, et constitue une partie indivisible de la FNDF, avec le SDFF (Syndicat des Distributeurs de Films Français). Les statuts de la FNDF veulent que son président soit un membre du SDFF et que le président du SFAC soit président adjoint de la FNDF. Daniel Goldman a été élu président du SFAC pendant plusieurs dizaines d’années et est toujours avec nous comme président d’honneur. Sa période a correspondu à une époque particulière où être un distributeur américain était délicat et où les films américains ont commencé à sortir plus largement. Pour l’anecdote, que beaucoup connaissent, lorsque UIP a voulu sortir Indiana Jones, les aventuriers de l’arche perdue sur 250 copies en 1981, ce fut une véritable révolution dans la profession…  Aujourd’hui, les distributeurs américains ont su montrer qu’ils étaient des acteurs responsables et durables dans la profession et qu’il n’y avait pas de volonté d’écraser le marché, mais au contraire de contribuer fortement à l’économie du cinéma en France. Il ne faut pas oublier que, grâce au système de financement français, les films américains sont les premiers contributeurs du cinéma français et du fonds de soutien. Aujourd’hui, nous sommes une équipe de cinq adhérents assez jeunes, restreinte mais dynamique (voir le bureau en encadré).

B.O. : Quels sont vos préoccupations majeures, vos sujets de discussions ainsi que votre périmètre d’action ?

O.S. : Quand j’ai accepté la présidence du SFAC, mes objectifs, au delà de celui de défendre l’image et l’intérêt des distributeurs américains, étaient de soutenir l’action de la Fédération et d’en prendre notre part, ainsi que de valoriser l’image des distributeurs pour qu’ils soient considérés comme des partenaires à part entière vis-à-vis des producteurs, des exploitants et des pouvoirs publics. Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, il n‘y a pas de gentils ni de méchants, entre exploitants et distributeurs. Il n’y a pas d’autres solutions que de trouver un équilibre, l’un ne doit pas gagner par rapport à l’autre. Même si l’on essaie de tirer un peu d’un côté ou de l’autre, que les débats sont parfois  mouvementés, notre activité de diffusion du cinéma en salle ne peut fonctionner que sur cet équilibre.

Concernant l’après-VPF, nous avons rempli notre contrat et avons bien contribué à l’équipement des salles pendant 10 ans. À présent, nous sommes dans une autre phase dans laquelle le CNC doit prendre le relais avec la FNCF et trouver des solutions. Les studios américains n’accepteront pas d’exception pour la France sur les VPF. Cela pourrait engendrer un conflit grave. Les économies nous permettront d’investir davantage dans les films et dans leurs frais de sortie qui sont de plus en plus importants.

Quant à la chronologie des médias, étant préoccupés par la bonne santé des cinémas, nous sommes solidaires avec la FNCF même si nous avons aussi des intérêts ailleurs. Notre position, largement partagée, notamment par le BLIC auquel nous siégeons, est qu’avant même de réformer la chronologie des médias, nous devons lutter efficacement contre le piratage. Nous y sommes très attachés, nous finançons en grande partie l’ALPA via la MPA (association des studios américains aux États-Unis). La FNDF peut, quant à elle, agir juridiquement contre le piratage. Le public a aussi tendance à oublier que ce fléau alimente des réseaux criminels, voire mafieux.

B.O. : Comment vous est venue l’idée de créer il y a quatre ans votre convention, le Studio Show ? À quoi doit-on s’attendre cette année?

O.S. : Nous avions tendance à proposer tour à tour des conventions individuelles sur la même période après le CineEurope. En mettant les forces et les budgets de nos studios en commun, nous sommes en mesure de proposer un événement convivial avec de belles prestations, ce à quoi nous tenons beaucoup. Chacun fait sa part à travers un groupe d’organisation impliquant les équipes de chacun des distributeurs participant au Studio Show (voir encadré). La bonne ambiance qu’il y a entre nous malgré la concurrence se retrouve à la convention, c’est à la fois pro et convivial ! C’est aussi une occasion de mieux faire connaître le SFAC et son action.

Cette année, le Studio Show se déroulera au Gaumont Opéra, avec une belle projection en laser 4K. Nous sommes heureux de constater que de plus en plus d’exploitants y assistent, nous attendons plus de 600 personnes cette année ! Ils pourront faire le plein de contenus exclusifs, d’avant-premières, de rencontres avec des équipes de films. Et je peux déjà vous dire que nous avons placé très haut la barre pour la soirée !

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