Une fois de plus, Disney est le premier distributeur de l’année en total d’entrées !
Effectivement, nous sommes particulièrement heureux de cette première place. Nous terminons l’année avec 28 millions d’entrées, soit 2 films dans le top 5 et 4 dans le top 10. Les films d’animation ont particulièrement brillé : 7,7 M pour Vaiana 2 et 8,5 M pour Vice-versa 2 récompensant respectivement les studios d’animation Walt Disney et Pixar. Le score atteint par ces deux titres est impressionnant et se rapproche de nos records historiques tels que Le Monde de Nemo, Ratatouille ou encore La Reine des neiges 2.
On peut également saluer le succès de Deadpool & Wolverine avec 3,7 M d’entrées, sorti au mois de juillet en parallèle des Jeux Olympiques, ou encore Alien : Romulus, dont le score final se situe au plus haut des films d’horreur post-Covid. On s’est réjoui de la diversité de notre line-up avec les films Searchlight Pictures : nous avons distribué deux films de Yorgos Lanthimos (Pauvres créatures et Kinds of Kindness) et celui d’Andrew Haigh (Sans jamais nous connaître). Sans oublier Mufasa : Le Roi Lion qui a franchi le cap des 4 millions de spectateurs !
On sait combien le succès de Vice-Versa 2 a été important, au mitan d’une année qui était mal partie. Pensez-vous que le film d’Artus, sorti juste avant, a joué un rôle dans la reconquête du public ?
En effet, la fréquentation cinéma pendant les vacances de Pâques avait été catastrophique, et participait au retard cumulé sur les 4 premiers mois de l’année. Un p’tit truc en plus est arrivé à point nommé, touchant un large public d’occasionnels et tous les âges. Autant de personnes qui ont fréquenté la salle de cinéma, apprécié le grand écran, l’expérience commune, vu le matériel en place, affiches et films annonces et qui ont eu envie de revenir.
Parallèlement, nous avions de très bons indicateurs pour la sortie de Vice-versa 2. Le film-annonce présentait un record de vues avec beaucoup de réactions et d’engagements sur le personnage d’Anxiété. Les trackings nous mettaient au niveau des grands succès tels que Super Mario Bros. Le Film ou encore La Reine des neiges 2. Puis nos avant-premières, organisées sur un dimanche unique, ont tout de suite donné le ton : un record historique avec 229 823 entrées, suivi d’un énorme 1er jour à près de 300 000 entrées, hors vacances scolaires ou jour férié. La Fête du cinéma, en 2e semaine d’exploitation, a permis de stabiliser notre niveau d’entrées à plus de 1,9 M et a amplifié le phénomène.
Il faut aussi noter que Vice-versa 2 a eu une carrière extraordinaire dans tous les pays, avec une recette guichet monde à 1,7 milliard de dollars. Il constitue le 8e résultat de tous les temps, devançant Jurassic World ou Le Roi Lion (2019).
Sur un total de 10 sorties cette année, Vaiana 2 et Vice-Versa 2 représentent à eux seuls plus de la moitié de vos entrées. Mais quel rôle a joué la diversité de votre programme, avec notamment les deux Lanthimos de l’année ?
Si 58 % du résultat est issu des films Vice-Versa 2 et Vaiana 2, on observe cette année que 6 films sur 10 sont issus des studios 20th Century ou Searchlight Pictures. Nous mettons la même implication et énergie sur chacune de nos sorties, et les films Searchlight requièrent une attention particulière car ils reposent sur des équilibres différents (notamment financiers), similaires à ceux d’un distributeur indépendant. La programmation des films du catalogue Searchlight, que nous avons proposée pour la célébration du 30e anniversaire du studio [voir Boxoffice Pro du 4 décembre 2024], a réalisé un total de plus de 30 000 entrées.
Vous avez aussi sorti, au printemps, sous visa exceptionnel, les deux Pixar (Alerte rouge et Luca) qui avaient été diffusés en exclu sur Disney+. Que retirez-vous de cette expérience ?
Ces deux Pixar ont, dès l’origine, une dimension cinéma. À l’époque, leur sortie a été redirigée vers la plateforme Disney+ du fait de la fermeture des salles de cinéma liée à la Covid. Lorsque le studio nous a informé qu’il y avait une possibilité de programmation en début d’année pour pallier un manque d’offre sur la cible famille, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons accepté cette opportunité d’exploitation cinéma avec un visa temporaire. Le bilan est plus nuancé sur la partie chiffres : les deux titres ont cumulé près de 18 000 entrées. Il me semble que nous avons manqué de temps pour favoriser la communication et insister sur le fait que cette programmation était vraiment unique. Nous sommes néanmoins très heureux d’avoir pu saluer le travail des studios Pixar, mais aussi permettre aux fans d’animation de l’apprécier avec la meilleure expérience possible.
Pour un catalogue aussi prestigieux que celui de Disney, que représente la part des entrées des reprises ?
Toute l’équipe est très attachée au catalogue. Nous avons entamé ce travail il y a de nombreuses années avec la création du catalogue Disney Héritage, qui inclut tous les grands classiques des films Disney Animation. Depuis, nous y avons ajouté les films Pixar, soit une trentaine de titres supplémentaires, puis ceux de la 20th Century ou encore de Searchlight Pictures. Nous essayons d’enrichir cette base au fil des ans et des demandes particulières. Deux membres de l’équipe veillent à faire vivre ce catalogue, Guillaume Cidère est particulièrement attentif à toutes les demandes de projections à l’occasion de festivals, cycles ou hommages ; Adèle Schroeder s’assure chaque année de proposer des titres au CNC dans le cadre des dispositifs scolaires. Pour résumer, on dénombre cette année 450 000 entrées pour le catalogue, avec, au top des performances, celle de Star Wars : La Menace fantôme diffusée dans le cadre de son 25e anniversaire. En tête des dispositifs scolaires, nous notons L’Étrange Noël de Mr Jack avec 30 000 entrées, et déjà un succès avec le nouvel entrant Little Miss Sunshine, qui réalise 20 000 entrées en 4 mois d’exploitation. Certaines thématiques favorisent la reprise de nos films, que ce soit Les Figures de l’ombre pour la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars ou encore Coco à l’approche de la Toussaint.
Vous êtes directrice de la distribution France depuis avril 2024. De façon générale, comment évoluent vos relations avec les exploitants ?
Nous essayons d’être proches de l’exploitation et attentifs aux différentes évolutions et demandes. Nous regardons bien sûr le travail effectué par d’autres distributeurs et sommes vigilants aux alertes du marché. Notre line-up est diversifié, ce qui nous permet de travailler avec l’ensemble des salles de cinéma et de considérer différents plans de sortie. Chaque film est unique, tout autant que son contexte ; nous souhaitons conserver une qualité d’exposition, même si nous constatons que la tendance actuelle, depuis l’arrêt des VPF et la pandémie, est à élargir les plans et diminuer l’exposition de chaque film. Cela n’est pas sans incidence sur la durée d’exploitation.
Comment s’annonce 2025 ?
Nous sommes déjà bien occupés en ce début d’année avec la mise en place de Un parfait inconnu réalisé par James Mangold et A Real Pain par Jesse Eisenberg (présenté dans le cadre du Festival Télérama). Cette période est propice aux films Searchlight Pictures, dont le lancement s’accompagne des différentes nominations aux cérémonies des Golden Globes, Bafta ou Oscar. De plus, nous avons la chance pour ces deux films d’accueillir les équipes en France. Captain America : Brave New World sera le 1er film Marvel à sortir cette année. Notre date du 12 février semble idéale avec les vacances d’hiver, les trackings /envie de voir sont très hauts. Nous aurons aussi Thunderbolts*, porté par Sebastian Stan et Florence Pugh, qui dose avec précision l’action et l’humour (30 avril), et The Fantastic Four : First Steps, dans lequel les fans de Marvel Comics découvriront l’esthétique rétro futuriste donnée à leurs personnages préférés (23 juillet). Blanche Neige bénéficiera du Printemps du Cinéma avec une sortie le 19 mars. Puis viendra un autre live action très attendu, Lilo & Stitch, le 21 mai. Pour mémoire, le film d’animation était sorti en 2002 et, depuis, l’adorable Stitch est devenu incontournable !
Côté animation justement, Pixar marquera le début de l’été avec Elio, une nouvelle histoire originale pleine d’émotions, qui est aussi une grande aventure à travers l’espace (le 18 juin). Puis ce sera à Freakier Friday de réjouir les spectateurs en faisant suite à Freaky Friday, film culte de toute une génération qui a grandi dans les années 2000, avec son concept de body swap tout aussi fun (le 6 août). Mentionnons encore, pour l’année 2025, les deux propositions labellisées 20th Century avec The Amateur, film d’action/espionnage (le 9 avril) et Predator : Badlands, un film extrêmement ambitieux, proposant une grande aventure (le 8 novembre). À l’automne, nous assisterons au retour d’une saga culte, née dans les années 80, Tron Ares, avec son casting pointu, son identité visuelle et sonore unique (le 8 octobre). Enfin, pour Noël, nous aurons deux affiches de rêve avec Zootopie 2 et le 3e volet d’Avatar ! Quelle année !
Propos recueillis par Marion Delique et Cécile Vargoz
Du renouveau dans l’équipe Disney
Après le départ en retraite de Nathalie Lemelin, dont Nathalie Grison salue « l’implication et le professionnalisme », au fil d’une carrière exceptionnelle « avec plus de 627 M d’entrées et 775 films », le service des ventes est désormais organisé comme suit : Pauline Cerf et Géraldine Sol sont responsables des ventes Province. Pauline Cerf couvre les régions Bordeaux, Marseille, Nord et Est, accompagnée de Maeva Dufeu pour Marseille/Nord et de Tom Belonie, qui vient d’arriver, pour Bordeaux/Est. De son côté, Géraldine Sol supervise les régions Lyon et GRP, avec respectivement Guillaume Cidère et Marie Hungler. Il s’agit d’un changement de région pour Marie qui s’occupait jusque-là de Bordeaux. Pauline et Géraldine se répartissent également les circuits et d’autres tâches annexes. Nathalie Grison, en plus de ses missions de direction, programme la région parisienne, accompagnée d’Adèle Schroeder. La partie Trade est gérée par Giovanny Lallemand, en binôme avec Séverine Garrido, qui se partagent les titres du line-up. Giovanny conserve la visibilité complète des collaborations avec d’autres départements de la Walt Disney Company ou initiatives avec une ambition internationale.
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