
Avec la sortie du nouveau film de Régis Wargnier ce 16 avril, le distributeur indépendant entame un tournant dans son identité.
Cela fait plus de dix ans, depuis Le Temps des aveux, que Régis Wargnier n’avait pas tourné. Le réalisateur d’Indochine, cinq César et Oscar du meilleur film étranger en 1991, est de retour avec La Réparation. Un récit mystérieux dans lequel un cuisinier renommé – interprété par Clovis Cornillac – disparaît quelques heures avant l’attribution de sa troisième étoile, laissant sa fille – Julia de Nunez, vue dans la série Bardot – seule aux commandes du restaurant. L’enjeu est de taille pour le réalisateur, mais également pour son distributeur, Nour Films, jusqu’à présent spécialisé dans des films aux visions singulières, qui voit les choses en grand pour ce qui s’annonce être sa plus grosse sortie.
Des avant-premières aux accents culinaires…
« Nous prévoyons une tournée dans une trentaine de cinémas, aussi bien art et essai que de circuits, annonce Patrick Sibourd, fondateur et directeur de Nour Films. En plus de la présence de l’équipe du film, nous essaierons de mettre en place des petits événements culinaires. » Tourné en partie dans le restaurant étoilé Rosmadec Le Moulin, à Pont-Aven (Finistère), La Réparation accorde en effet une grande part à la cuisine. Régis Wargnier, croisé lors des dernières Rencontres de Bretagne [voir Boxoffice Pro du 19 février 2025] explique qu’il a souhaité « travailler la gastronomie autour de l’angle de la transmission, comme on transmet un objet artistique ». Ce sont également des raisons culinaires qui l’ont amené à tourner à Taïwan, au restaurant Raw à Taipei – fermé depuis par son chef André Chiang –, tant l’île constitue « une grande terre de gastronomie et de cinéma ».
… pour une sortie loin d’être ordinaire
Calé au 16 avril sur une combinaison de 300 copies, La Réparation devrait devenir la sortie la plus importante de l’histoire de Nour Films, qui pour rappel est né en 2008. Patrick Sibourd souligne que « le film représente un triple enjeu : économique et symbolique étant donné l’importance de Régis Wargnier, mais aussi collectif, car Nour Films rentre dans un territoire qu’il n’a encore jamais exploré ». En effet, le distributeur prévoit de « faire évoluer [son] ADN » pour aller vers un cinéma « un peu plus populaire, mais toujours art et essai. Notre souhait est de trouver un équilibre dans notre line-up en élargissant notre public, tout en continuant à sortir des œuvres plus confidentielles ». La sortie de La Réparation est aussi l’occasion pour le distributeur « de signifier auprès des producteurs et des réalisateurs que nous ne sortons pas que des films étrangers ».
Avant le film de Régis Wargnier, Nour Films a sorti Blue Sun Palace de Constance Tsang le 12 mars, prix French Touch de la Semaine de la Critique cannoise 2024. Viendra, le 7 mai, Les Enfants rouges du Tunisien Lotfi Achour, Yusr d’or du meilleur long métrage au Red Sea Film Festival, puis The Life of Chuck de l’Américain Mike Flanagan, prix du public au Festival de Toronto, et Chroniques d’Haïfa du Palestinien Scandar Copti le 16 juillet, prix Orizzonti du meilleur scénario à la dernière Mostra de Venise. Le line-up se prolongera avec Sally Bauer, à contre-courant de la Suédoise Frida Kempff le 13 août, Une fille en or de Jean-Luc Gaget le 17 septembre, et enfin Cosmos de Germinal Roaux le 5 novembre. Un line-up pour l’instant sans aucun documentaire donc ; là-aussi, un nouveau changement pour une année 2025 qui s’annonce très chargée pour le distributeur.
Partager cet article