À l’occasion de l’ouverture du Festival de Cannes 2023, le syndicat AnimFrance et le Syndicat des producteurs indépendants sollicitent plus de mise en valeur pour le cinéma d’animation dans les différentes sélections.
Bien que se réjouissant d’une présence importante de courts métrages animés – trois en compétition officielle, un à la Quinzaine des Cinéastes et deux à la Semaine de la Critique –, les producteur.rice.s français d’animation regrettent que côté long métrage, « aucun film ne figure cette année en compétition officielle, ni à Un Certain regard, ni à la Quinzaine des Cinéastes, ni à la Semaine de la Critique, à l’exception du dernier Pixar hors compétition ». En effet, parmi les trois longs métrages d’animation présents à Cannes, Mars Express de Jérémie Périn est projeté au Cinéma de la Plage et Robot Dreams de Pablo Berger est proposé en Séance Spéciale, tandis que Linda Veut du Poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach est présenté à l’Acid.
« Force est de constater que le cinéma d’animation continue, année après année, d’être écarté de la compétition officielle du Festival de Cannes », déplorent les organisations, en rappelant que le dernier film d’animation à avoir intégré la compétition officielle est Valse avec Bachir d’Ari Folman en 2008. « D’où vient que cet anathème se répète avec constance depuis presque 15 ans ? Comme si le cinéma d’animation contemporain qu’il fût japonais, anglais, coréens ou français n’était qu’une cinématographie mineure, incapable de produire des films dignes d’une Palme d’Or.
Pourtant, le cinéma d’animation regorge de talents, des auteurs et autrices aux techniciens et techniciennes. Il met au jour des regards singuliers de cinéastes sur le monde, qui expérimentent des techniques de fabrication riches, des univers graphiques et narratifs uniques et des propos poétiques comme politiques à destination de tous les publics. »
Insistant sur la nature « constructive » de leur démarche, AnimFrance et le SPI souhaitent rencontrer Iris Knobloch et Thierry Frémaux, ainsi que Julien Rejl (Quinzaine des Cinéastes), Ava Cahen (Semaine de la Critique) et Pauline Ginot (Acid), et leurs comités de sélection respectives, afin d’évoquer ensemble la place du cinéma d’animation au Festival de Cannes. « Le cinéma d’animation est bien plus qu’un simple divertissement pour enfants, c’est un véritable moyen d’expression artistique et il est dommage que le Festival de Cannes ne soit pas ici, comme il l’est si souvent ailleurs, à l’avant-garde d’un meilleur soutien », concluent les producteur.rice.s.
Partager cet article