Le CNC dévoile son diagnostic énergétique des cinémas

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L’observatoire de la transition écologique du CNC, créé dans le cadre du Plan Action ! lancé en juin 2021, a rendu son diagnostic énergétique des cinémas et établi une série de recommandations pour aider les salles dans leur transition verte. 

La transition écologique des cinémas devient une nécessité, mais il n’est pas évident de savoir comment s’y prendre. C’est le constat qui ressort du sondage en ligne mené par le CNC du 9 novembre 2021 au 6 janvier 2022 auquel 868 professionnels du secteur cinématographique et audiovisuel ont répondu. Si 69 % des exploitants ont mis en place des pratiques écologiques ces dernières années, parmi ceux qui ne l’ont pas encore fait, 41 % déclarent ne pas savoir comment commencer cette transition ; 46 % ont toutefois l’intention certaine de vouloir mettre en place de nouvelles mesures. Les principales difficultés mises en lumière restent le budget (77 %), la gestion du temps (61 %) et le manque d’informations sur l’impact carbone des pratiques du secteur (50 %). Il est à noter que 75 % pensent que la filière a un rôle à jouer dans la transition écologique des publics, notamment en organisant davantage d’événements consacrés à l’environnement (61 %).

L’objectif de l’étude était double : définir un programme chiffré d’actions d’optimisation de la consommation énergétique des salles ainsi que des objectifs de réduction à la source et de gestion des déchets, au moyen d’un audit mené par la société de conseil indépendante Eneor. Un échantillon de quatorze établissements a été sélectionné de manière à représenter le parc de salles : trois mono‐écrans, sept établissements de moyenne exploitation et quatre multiplexes, de taille et d’ancienneté variables.

L’étude montre la grande disparité de la consommation énergétique des cinémas, liée à leur date de construction, à leur taille et à une éventuelle rénovation. Quatre postes de consommation prédominent : le CVC (chauffage, ventilation et climatisation) qui regroupe 68,8 % des dépenses et la partie projection/serveur/sono, inhérente à l’activité, qui représente 15,9 % des dépenses. Trente actions sont préconisées pour le CVC dont trois permettent un fort rendement : le recours à l’énergie renouvelable, la mise en place d’une ventilation double flux avec récupération de chaleur et le remplacement du matériel de chauffage en fin de vie. Pour la projection, une seule action est recommandée : le remplacement des projecteurs en fin de vie par des projecteurs laser. Il s’agit du premier poste d’investissement, à hauteur de 3,5 millions d’euros.

Source : étude CNC

La gestion des déchets souffre quant à elle de plusieurs manquements au niveau des équipements, des locaux poubelle dédiés, de la signalétique (affiches de sensibilisation au tri) et de la formation du personnel de nettoyage, mais qui peuvent faire l’objet d’actions d’amélioration simples et peu coûteuses (vrac, consigne). La majorité des déchets provient du snacking, de la restauration et de la bureautique.

Enfin, deux décrets sont à garder en mémoire. Le décret tertiaire dispose que tous les sites dont la surface des activités tertiaires dépasse 1 000 m² fassent un reporting de leur consommation en 2022 et procèdent à 40 % d’économies d’énergie en 2030 et 60 % d’économies d’énergie en 2050. Le décret BACS prévoit quant à lui que tous les bâtiments tertiaires non résidentiels dont le système de chauffage ou de climatisation a une puissance nominale supérieure à 290 kW mettent en place une gestion technique du bâtiment. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2025.

Cliquez ici pour retrouver l’ensemble de l’étude ainsi que la liste complète des actions préconisées.

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