La nouvelle municipalité de la commune des Bouches-du-Rhône va confier sa salle, entièrement reconstruite l’an dernier, à un circuit itinérant.
Le Jean Renoir, jusqu’à présent exploité en régie directe et qui fonctionnait six jours par semaine, a fermé le 28 juin pour sa coupure estivale, et rouvrira en août avec une activité réduite. La Ville a en effet passé une convention pour un an avec l’association Ciné Bonne Nouvelle, qui assurera des séances le mercredi, samedi et dimanche dans la salle de 127 places. Selon l’adjointe à la culture Valérie Rabaseda, la nouvelle municipalité – élue en mars dernier après la démission de l’équipe précédente – a subi un contrôle « inopiné » de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) qui lui a « interdit d’exploiter le cinéma en régie directe et recommandé de transférer l’activité à un Service public industriel et commercial (SPIC). » Une forme fiscale qui nécessitait un budget annexe de la commune, qui n’en a pas les moyens et a donc préféré déléguer à un autre opérateur. « C’est pour nous une façon de sauver le cinéma, qui était structurellement déficitaire et dont les recettes étaient de 30 % inférieures au prévisionnel », déplore l’élue… dans une période où le cas de la Penne-sur-Huveaune n’est malheureusement pas isolé.
Une décision qui est « un vrai gâchis » pour Jean-Paul Nicoli, aujourd’hui retraité mais qui s’est occupé du cinéma municipal pendant 30 ans, depuis sa création en 1985, et qui a suivi de près l’aménagement du nouveau Jean Renoir. Car le mono-écran de la Penne a été entièrement reconstruit en 2020 pour rouvrir en mai 2021 dans sa nouvelle configuration, au rez-de-chaussée d’un immeuble flambant neuf. « Ciné Bonne Nouvelle fait du très bon travail, mais ce ne sera plus un vrai cinéma. Une activité anecdotique, qui selon moi marque une vraie rupture et ne fera pas remonter les entrées. » Pour l’ancien exploitant et programmateur, le Jean Renoir était pourtant le seul lieu d’animation permanent de la commune de 6 000 habitants, qui réalisait environ 5 000 entrées annuelles avant la pandémie. « Un cinéma de service public, dont le but n’est pas d’être rentable, tout comme une crêche ou une cantine scolaire ».
Du côté de la mairie, on assure que les autres jours de la semaine, le Jean Renoir sera rattaché au pôle socio-culturel de la Ville, et accueillera des conférences, spectacles et animations pour les jeunes, « avec une programmation plus large et plus accessible ». Pour Valérie Rabaseda, il fallait avant tout éviter la fermeture, et une convention sur un an, plutôt qu’une DSP, permettra de « faire le bilan en toute transparence, sur les finances de la commune et du cinéma. »
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