L’association Passeurs d’images change de nom

La structure qui coordonne les dispositifs d’éducation à l’image s’appelle désormais L’Archipel des lucioles.

Le nouveau nom et le nouveau logo de l’association ont été dévoilés lors de ses Rencontres nationales, qui se sont déroulées du 16 au 18 novembre à Clermont-Ferrand. L’Archipel des lucioles poursuit la mission de l’association Passeurs d’images, à savoir la coordination nationale des dispositifs d’éducation aux images (Maternelle au cinéma, École et cinéma, Collège au cinéma, Passeurs d’images) et de l’opération Des cinés, la vie !

Outre que ce nouveau nom fait désormais la distinction entre celui de la structure et celui du dispositif mené sur le hors temps scolaire, son délégué général, Patrick Facchinetti, explique ce qui a motivé le choix de la nouvelle dénomination. 

« Dans un des premiers éditos des Rencontres nationales que nous organisions, nous associions les coordinateur·rices des dispositifs, enseignant·es, éducateur·rices et partenaires institutionnels à des Lucioles. Nous entendions par-là que pour s’égarer sans se perdre, les enfants, les jeunes, les élèves, ont besoin de balises, de lumières à suivre.

En 1975, Pier Paolo Pasolini publie un célèbre article où les lucioles apparaissent comme la métaphore d’une société révolue qui éclairait le monde tel un veilleur de nuit avec les derniers scintillements d’une civilisation, celle d’une culture qui allait être dévorée par la société du spectacle.

Les puissantes lumières du pouvoir anéantissent les lueurs survivantes du contre-pouvoir. Les lucioles symbolisent l’innocence perdue.

Dans un texte plus récent, Survivance des lucioles, Georges Didi-Huberman conteste cette disparition. Les lucioles peuvent être aperçues par celles et ceux qui leur prêtent attention. Dans toute situation de crise, nous pouvons rester attentifs à ces trouées lumineuses qui sont des parcelles d’humanité. On note aussi la volonté du philosophe de lutter contre une certaine uniformisation de la pensée et cette idée de résistance nous interpelle forcément.

Résister, militer n’est-ce pas ce que nous faisons au quotidien depuis plus de trente ans, chacun-e à notre niveau en faisant en sorte que les élèves, les jeunes découvrent des œuvres cinématographiques dans une salle de cinéma, œuvres qu’ils n’iraient pas voir spontanément ? N’est-ce pas ce que nous faisons en proposant aux publics les plus éloignés des pratiques cinématographiques des actions liées à la pratique et à la diffusion culturelle ?

Nous sommes à même de penser que l’ensemble des professionnels du réseau peuvent être représentés par ces insectes dont la bioluminescence faiblit mais n’a pas disparu et continue de scintiller grâce à la force du collectif. »

L’association L’Archipel des lucioles est toujours présidée par le réalisateur Laurent Cantet. Elle est soutenue dans la mise en œuvre de ses actions par les ministères de la Culture, de l’Éducation nationale et de la Justice, le CNC et l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires). L’association est membre de la commission Éducation aux images de la FNCF et du groupe jeune public de l’Afcae.

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