La réouverture des lieux culturels remise à plus tard

Le gouvernement avait fixé une clause de revoyure ce mercredi 20 janvier : l’apparition des variants en a décidé autrement. 

Si les professionnels de la Culture avaient encore un brin d’espoir, il a été balayé par le gouvernement. Alors que le Premier ministre, Jean Castex, s’était engagé à réévaluer la situation du secteur culturel le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué, en sortie de conseil des ministres de ce jour, que le gouvernement souhaitait « donner sa chance au couvre-feu » pour produire ses effets et qu’il « n’y aura pas d’évolution des restrictions nationales cette semaine ». Le secrétaire d’État a ajouté que « si la situation devait se dégrader de manière importante, d’autres mesures nationales pourraient être décidées ». La question de la réouverture des cinémas est donc remise à plus tard. Le Premier ministre, lors de son intervention de la semaine dernière, et le cabinet de la ministre de la Culture ont d’ailleurs précisé qu’aucune modification ne pourrait intervenir avant début février, sans qu’une réouverture à cette date ne soit évoquée.

Mardi, Roselyne Bachelot avait en effet émis ses inquiétudes devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. « Dans la première édition du COVID-19, (…) on était assez sûrs que les lieux étaient sûrs », a reconnu la ministre avant d’ajouter que face aux variantes du virus, « qui sont beaucoup plus contaminantes, nous n’avons pas encore de certitude puisque par définition les lieux de culture sont fermés. Donc comment peut-on tester s’ils sont sûrs ? ». Quant à leur réouverture, la ministre estime que « l’apparition des variants et les aléas dans la livraison des vaccins nous privent de visibilité ».

C’est ce qu’elle avait indiqué aux professionnels du cinéma – BLIC, BLOC, ARP et AFCAE – plus tôt ce mardi. Pour l’heure, ceux-ci s’attèlent à la question du plan d’aide massif au secteur et l’urgence de débloquer des fonds supplémentaires, notamment à la distribution et à la production.

La FNCF insiste pour les séances scolaires

Par ailleurs, la fédération a adressé un courrier au ministre de l’Éducation nationale afin de lui demander « de soutenir notre demande de permettre aux cinémas d’accueillir à nouveau les séances scolaires ». Pour le président Richard Patry, cette situation est difficilement compréhensible quand dans le même temps les publics scolaires peuvent être accueillis dans des salles polyvalentes qui n’adoptent pas le protocole sanitaire encadré des cinémas. « Cette situation, qui montre l’attachement des enseignants aux projections scolaires, est profondément incompréhensible pour notre secteur qui s’est tellement investi dans l’éducation à l’image. Nos adhérents sont très nombreux à nous demander quand ils pourront reprendre leurs activités avec les établissements scolaires qui les sollicitent. » Le président de la FNCF juge ce cas « d’autant plus difficile à accepter que nous devons organiser début février les projections pour le César lycéen, nouveau dispositif très apprécié et créé à votre initiative. La formation des jeunes au cinéma est un enjeu essentiel du développement culturel, car ils sont autant le public d’aujourd’hui que le public avisé de demain. De plus, se retrouver dans une salle de cinéma, au-delà même de son aspect culturel et pédagogique est un remède à la mélancolie que la crise sanitaire exacerbe. »

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