D’ici le printemps 2026, la ville d’Annecy sera dotée d’un nouveau site consacré à l’animation, dans toute sa diversité, et à sa promotion. Projections, éducation à l’image, expositions et résidences d’artistes sont au programme de cet ambitieux projet, qui se veut une vitrine de l’établissement public Citia, aux commandes du chantier.
À quelques encablures du chatoyant lac d’Annecy et de Bonlieu, le haras fait l’objet d’intrigants travaux de transformation, dont les premiers coups de pioche remontent à décembre dernier. Le parc et les édifices, inscrits à l’inventaire des monuments historiques qui composent ce site emblématique du bassin annécien, s’apprêtent à accueillir la future Cité internationale du cinéma d’animation : « C’est un projet d’envergure nationale et internationale, qui est en gestation depuis de nombreuses années, destiné à nous équiper d’un lieu permanent où déployer l’ensemble de nos activités », décrit Mickaël Marin, directeur de Citia, l’établissement public de coopération culturelle, en charge notamment de l’organisation du Festival d’Annecy.
Si un tel dessein était dans les esprits depuis plusieurs décennies, l’acquisition du haras par la Ville en 2013 a véritablement lancé le projet. Entre la transformation du site et l’édification de la Cité, le coût total s’élèvera à plus de 50 millions d’euros, financés par la Ville d’Annecy, le Département de la Haute-Savoie, la Région Auvergne Rhône-Alpes et l’État. Les objectifs sont communs : redonner au haras « sa pleine dimension dans le paysage urbain » et valoriser le cinéma d’animation sous toutes ses formes.
Un lieu “totem”
L’ambition de cette Cité se traduit dans les différents espaces qu’elle proposera pour renforcer la position d’Annecy en tant que capitale mondiale de l’animation. À cet égard, un musée consacré au genre permettra d’exposer les collections du Musée-Château d’Annecy, particulièrement nourries par le Festival au fil des ans. Un lieu d’exposition temporaire, étalé sur près de 1000 m², viendra compléter cette offre patrimoniale, tandis que le projet fera la part belle à l’éducation à l’image : « Un espace de médiation et d’éducation, sur plus de 300 m², va nous permettre d’accueillir toutes sortes de publics et déployer le travail que nous faisons depuis de nombreuses années, explique Peggy Zejgman-Lecarme, responsable du Pôle culture de Citia. La mise en lumière de la magie, la technicité et l’artisanat du cinéma d’animation est fondamental et fait partie de nos missions publiques. » Cette volonté de promouvoir et soutenir les métiers de l’animation sera complétée par une résidence d’artistes, au cœur du parc, où ces derniers pourront être accueillis « dans d’excellentes conditions », alors que Citia en reçoit déjà plusieurs dans le cadre de développement au long métrage. Une halle gourmande, des espaces de convivialité dans le parc et des boutiques finiront d’agrémenter les différents espaces de la Cité.
Citia investit également le créneau de l’exploitation avec la création d’une salle de projection de 330 places, également employables pour l’organisation de spectacles et de ciné-concerts, grâce à des gradins modulables. « Il y a plusieurs salles art et essai et multiplexes dans l’agglomération ; donc notre intention est que la nôtre s’inscrive en harmonie avec cet écosystème, pose Peggy Zejgman-Lecarme. La salle fonctionnera tous les jours, avec une programmation différente et non axée sur les films frais, et selon une logique de promotion du cinéma d’animation auprès du grand public, des scolaires et des visiteurs de la Cité. » Dans cet écrin, Citia compte également croiser les disciplines, à l’instar du jeu vidéo, pour proposer des démonstrations et des sessions d’esport ; une manière de valoriser le travail de l’établissement sur la transmédialité, stimulé en grande partie par le Mifa à l’occasion du Festival d’Annecy.
En somme, la Cité internationale du cinéma d’animation fonctionnera comme un deuxième lieu de vie à l’occasion du rendez-vous annuel et offrira une vue d’ensemble des activités de Citia : « Nous pourrons montrer tout ce qu’on fait durant l’année, ce qui est moins visible et perceptible durant le Festival et le marché », expose Mickaël Marin. Dans l’attente de la fin des travaux, prévue pour le printemps de 2026, l’établissement prévoit de développer des outils de communication et de recruter 20 à 25 personnes.
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