Jour2Fête dépasse le million d’entrées

La Ferme des Bertrand de Gilles Perret © Jour2Fête

Cette Année2Fête a débuté et s’est conclue avec deux hits documentaires dans la veine sociétale et politique qui caractérise la structure. 

« La Ferme des Bertrand de Gilles Perret est sorti à une période où les agriculteurs se sont particulièrement manifestés, décuplant l’intérêt sur le film », rappelle Sarah Chazelle, tandis que son co-gérant Étienne Ollagnier se réjouit d’avoir retrouvé le réalisateur une deuxième fois dans l’année, en compagnie de son complice François Ruffin, avec Au boulot ! et « l’urgence de son sujet ». Jour2Fête sera bien entendu de la partie sur la prochaine fiction de Gilles Perret, en cours d’écriture. Quant au prochain Perret-Ruffin, « sachant qu’ils ont la particularité de se décider très tard. Quoi qu’il en soit, nous, on suivra ! ».
Orlando, ma biographie politique a « moins marché dans les salles françaises, car préalablement passé sur Arte », mais Étienne Ollagnier se réjouit de son succès international, vendu dans de nombreux territoires par The Party Film Sales, le département de ventes internationales de Jour2Fête. Quant au « fragile » Se souvenir d’une ville, le distributeur suit son réalisateur Jean-Gabriel Périot (César du meilleur documentaire 2023 pour Retour à Reims) sur sa première fiction, Ô mon amour, qui prendra la forme… d’une comédie musicale.

À l’été, Les Gens d’à côté a acté la première collaboration du distributeur avec André Téchiné, mais aussi avec la productrice Sylvie Pialat, en attendant de la retrouver bientôt sur Dao d’Alain Gomis. Fin août, Jour2Fête était célébré dans la section Bijoux de famille du Festival d’Angoulême. « Une belle reconnaissance de 18 années de bons et loyaux services, qui nous a permis de mettre en valeur des gens qu’on aime bien, dont Dominique Cabrera, que nous allons retrouver pour son prochain film. » Parmi les plus beaux moments de partage de cette année, figure Ma vie ma gueule, que la disparition de Sophie Fillières a rendu « particulières. Agathe et Adam Bonitzer, qui ont terminé le film de leur mère, ont été formidables », ajoute Sarah Chazelle, en décrivant une sortie « entre bienveillance, douceur », et une Agnès Jaoui « impeccable ». 

Et si Étienne Ollagnier compte le premier film espagnol 20 000 espèces d’abeilles parmi les succès, au même titre que Barbès, Little Algérie, il n’élude pas les « moments plus difficiles » : le Grand Prix malais de la Semaine de la Critique Tiger Stripes, Six pieds sur Terre ou encore le récent Beau rôle… De quoi éprouver « cette bipolarité, y compris pour les indés, entre films très désirés et les plus fragiles, qui peinent, malgré une bonne presse, à trouver de la place », observe celui qui est aussi coprésident du SDI. 

En ce début 2025, le démarrage de Personne n’y comprend rien, « qui faisait partie des films que nous avions de la peine à placer, dépasse nos espérances ». Le taux de remplissage inédit des 450 séances en première semaine – pour plus de 32 500 entrées –, a ouvert la voie d’un doublement de sa diffusion en 2e semaine. Le documentaire Mediapart sur l’affaire Sarkozy-Kadhafi devrait aller d’autant plus loin qu’il a, « comme on le sent depuis Un pays qui se tient sage, un public jeune, très politiquement conscient, notamment sur les séances du soir ».
Suivra, dès le 29 janvier, Julie se tait du Flamand Leonardo Van Dijl (Prix Fondation Gan à la Diffusion et Prix SACD de la Semaine de Critique), avec de nombreux partenariats hors média, notamment avec le ministère de la Jeunesse et des Sports. La rédaction de son dossier pédagogique a naturellement été confiée à Zéro de conduite, dont Jour2Fête a repris une partie du capital dans le courant de l’année dernière, « et qui permet de cibler un vivier de 90 000 enseignants très prescripteurs », note Sarah Chazelle. 
When the Light Breaks de l’Islandais Rúnar Rúnarsson, est prévu pour le 19 février, avec son titre poétique menant d’une aube à l’autre que le distributeur a décidé de garder. Le film, qui a fait l’ouverture d’Un Certain Regard, bénéficie du soutien des groupes Inédits et 15-25 ans de l’Afcae.
Le 6 mars, place à La Cuisine des Nguyen de Stéphane Ly-Cuong, que Jour2Fête aura suivi de son scénario à ses ventes internationales. Après avoir euphorisé cinq festivals – pour pas moins de quatre Prix du public –, la comédie musicale a fait son effet sur les exploitants au Sommet des Arcs. Parmi le casting « croustillant », Thomas Joly promet d’être très présent pour accompagner la promotion. Outre les AP avec boucle karaoké [voir Boxoffice Pro du 8 janvier], sont aussi prévus des DCP avec karaoké intégré au générique de fin. Suivra, le 19 mars, Aïcha du Tunisien Mehdi M. Barsaoui, que le distributeur retrouve cinq ans après Un fils, et le 9 avril, Le Village aux portes du paradis du Somalien Mo Harawe, acheté juste avant Cannes, où il était présenté à Un Certain Regard. Enfin, deux acquisitions restent à dater entre mai et juillet : The Witness de l’Iranien Nader Saeivar (en attente de son titre français), passé par la section Orizzonti Extra de la Mostra de Venise, et le coup de coeur Loveable, de la Norvégienne Lilja Ingolfsdottir (cinq prix raflés à Karlovy Vary), « entre Julie en 12 chapitres et Anatomie d’une chute, sur la complexité des relations humaines ».

La Ferme des Bertrand de Gilles Perret © Jour2Fête

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