Joigny renoue avec le cinéma

©Cinéma Agnès Varda

Tout neuf dans une ancienne caserne militaire, le cinéma Agnès Varda de Joigny a été inauguré le 8 septembre, en présence de la réalisatrice qui lui donne son nom.

Il y avait autrefois un cinéma privé à Joigny, Les Ducs de Bourgogne, fermé dans les années 70. Depuis, même si le théâtre de la ville, datant de la Révolution, accueillait des projections itinérantes dans sa salle de concert, il n’y avait plus de vrai cinéma dans cette commune de l’Yonne de 10 500 habitants, dont les deux villes les plus proches – et donc les deux multiplexes –, Sens au nord et Auxerre au sud, sont chacune à 30 km.

En revanche, il y avait à Joigny une immense caserne militaire, abritant les services cartographiques de l’Armée, et même… une salle de cinéma. « C’était une salle plutôt rigolote, toute carrelée, où les mili- taires eux-mêmes avaient peint de grandes fresques sur les murs, représentant King Kong ou d’autres figures héroïques », raconte Françoise Depardon, conseillère municipale déléguée au cinéma. Quand les militaires partent de Joigny en 2010, l’État confie la revitalisation du lieu à la municipalité, qui décide d’installer un cinéma dans l’une des quatre travées du bâtiment.

La nouvelle vie de la caserne

Sept ans après, la structure a été conservée, mais tout l’intérieur aménagé. Il abrite désormais une salle de 140 m², pour 118 fauteuils en gradins (dont quatre PMR) et un écran de 6,70 x 2,85 m (projection 2K et son Dolby stéréo 7.1), équipée du système Fidelio pour les malentendants. En plus d’un hall d’accueil convivial de 115 m², un « foyer » de 75 m², équipé d’un bar et de mobiliers de détente, permet d’accueillir des expos et surtout, de se retrouver. La conception du projet a été confiée au cabinet Hervé Cazelles, architecte DPLG à Auxerre. Sur le coût total des travaux, de 940 000 , € la part de la Ville est de 337 833 . Plus rare, outre les aides habituelles € du CNC, il est à noter une importante subvention du… FRED (Fonds pour la REstructuration de la Défense).

La salle du cinéma Agnès Varda de Joigny ©DR

Pour faire tourner son cinéma, qu’elle a voulu comme un lieu de vie et de rencontres, la ville de Joigny a lancé un appel à projet. C’est le réseau Cinéode (qui exploite une trentaine de cinémas en France) qui a été retenu et signé une « convention d’occupation du domaine public », complétée par une convention d’objectifs et de moyens. Au quotidien, c’est le personnel de Cinéode qui fait fonctionner la salle, soit 2 personnes polyvalentes.

Programmation

« Nous sommes ravis du travail avec Cinéode. Nous avons signé cet été juste avant l’ouverture, ils sont très ouverts et répondent à toutes nos demandes autour de nos sujets phares – les films de femmes, le handicap, l’éducation à l’image – et des animations que nous développons au niveau local – avec la médiathèque Olympe de Gouges, avec un collège sur le thème de la Shoah, ou encore une association écolo qui organise un débat une fois par mois. » Avec en moyenne 6 films par semaine et une belle part d’Art et Essai, le mono-écran va proposer également des courts-métrages, des retransmissions d’opéras et de ballets et des ciné-goûters. « Et nous allons monter un ciné-club. Nous avons presque trop de projets pour l’année ! » se réjouit Françoise Depardon.

©Cinéma Agnès Varda

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