Grand Palace des Sables d’Olonne : Zoom sur les initiatives de la salle innovante

Sous l’impulsion de François Lesuisse, qui a racheté le cinéma à son père il y a cinq ans, le Grand Palace des Sables d’Olonne (Vendée), salué par une mention spéciale au Prix de la salle innovante au dernier Congrès de Deauville, montre toujours plus d’inventivité pour attirer les spectateurs.

Comment faire vivre un film avant son lancement ?” C’est la question qui anime au quotidien  François Lesuisse, distingué en septembre dernier par une mention spéciale “pour sa stratégie de communication originale et sa démarche de financement social des séances jeune public”. L’exploitant reconverti, passé par le luxe et la haute-couture, donne la priorité aux jeunes spectateurs, “le public de demain”, grâce à une collaboration poussée avec les écoles environnantes. “Nous nous sommes appuyés sur le dispositif École au cinéma, pas très développé dans la région, et nous l’avons relancé”, explique-t-il. “Nous avons invité les équipes adjointes à la jeunesse et à la culture des municipalités, ce qui a permis de consolider notre travail avec les maternelles et les écoles primaires”. Pour François Lesuisse, le cinéma est la clef : “En tant que fils d’exploitant, je connais l’importance de la salle dans la culture, l’éveil et l’apprentissage”. Les sorties nationales sont également accessibles aux jeunes et aux familles, le cinéma proposant toujours des places à 4 euros pour les moins de 14 ans. Quant au coût du transport scolaire pour les classes, celui-ci est pris en charge à 100 % par le cinéma grâce à des dons de spectateurs en échange d’affiches ou d’éléments de décors mis en place lors des animations, ou grâce à des partenariats avec les entreprises locales. “Les dons sont transformés en contremarques et maintenant, on parle en nombre de places pour les enfants !”, s’enthousiasme l’exploitant, qui a récemment proposé un jeu-concours très suivi sur la page Facebook du Grand Palace, en partenariat avec un transporteur, pour permettre à 200 enfants d’une école de découvrir en avant-première Blue, prochain film Disneynature, ce jeudi 15 mars. Un succès pour le cinéma : “Tout le monde en a parlé et a joué le jeu, les écoles avaient toutes l’affiche du film placardée !” La dimension sociale et associative du cinéma, dont la régie est également gérée par François Lesuisse, est primordiale : “Les associations sont partie prenante de notre communication, et nous ne voulons que de de la publicité locale. Les annonceurs doivent être nos ambassadeurs”.

Des animations qui cartonnent

Quand François Lesuisse rachète le Grand Palace, celui-ci plafonne à 130 000 entrées annuelles. Cinq ans plus tard, ce sont 235 000 spectateurs qui se sont déplacés en 2017, non loin de l’objectif de 250 000 entrées que l’exploitant s’est fixé. Les très nombreuses animations proposées au Grand Palace, communiquées sur les réseaux sociaux, sont assurément l’un des points forts de la salle ; certaines ont même donné une certaine renommée au cinéma, créant l’attente chez les spectateurs. Ainsi, les films Disney de Noël donnent lieu à des avant-premières exceptionnelles déployées dans tout le cinéma, entièrement réquisitionné et redécoré pour l’occasion : les spectateurs ont ainsi pu profiter d’une tête de mort géante, de sombreros, ponchos et cactus pour Coco, ou l’année précédente de cabanes sur pilotis, fleurs fraîches et bar à tatouages pour Vaiana, la légende du bout du monde, proposés à un tarif unique de neuf euros. Le travail d’animation concerne également des films plus confidentiels, qui permettent de mettre en lumière associations locales, clubs de sports, professeurs… En plus des contenus alternatifs qui rencontrent un vrai succès (matchs de NBA, Nuit de la Glisse…), les séances surprises affichent même complet, comme la projection de Normandie Nue lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, agrémentée de champagne et petits fours. “Nous sommes un petit cinéma de province en quête de sens, en remise en question permanente pour se perfectionner”. Avec un taux de remplissage au beau fixe, les projets d’extension relevaient de l’évidence : deux grandes salles, des salons et des loges artistes devraient voir le jour d’ici la fin de l’année. “On n’a pas froid aux yeux”, annonce François Lesuisse ; et ce n’est qu’un début.