Festivals : L’UNIC demande une sortie salles pour les films en compétition

©Andreas Teich

Prenant la suite des exploitants allemands, qui fustigeaient la sélection d’Elisa y Marcela d’Isabel Coixet, produit par Netflix, l’organisme a appelé le 15 février à ce que les films sélectionnés en compétition dans les principaux festivals bénéficient d’une sortie en salles.

Nous attendons des principaux festivals qu’ils veillent à ce que tous les films sélectionnés respectent les normes établies de l’industrie, y compris une sortie en salle complète et authentique, comme indiqué dans les directives de la Berlinale en matière de concurrence.” Dans un texte de soutien aux exploitants allemands, l’UNIC déplore le choix d’inclure dans la compétition de la Berlinale le nouveau film d’Isabel Coixet, Elisa y Marcela. Une sélection que l’organisme perçoit comme un pas vers la privatisation des films et du public, loin de l’idée même du cinéma. “La sortie en salles ne devrait pas avoir pour seul objectif de rendre les films éligibles aux prix des festivals. Un équilibre doit être trouvé entre le fait de bénéficier du prestige des festivals et le respect des pratiques établies de l’industrie, qui sont essentielles pour assurer la prospérité et la diversité futures de l’ensemble du secteur.

L’UNIC en profite pour demander aux comités de sélection d’être plus vigilants sur les conditions de sortie des films sélectionnés, prenant l’exemple de la Berlinale qui expose clairement que “seuls les films «destinés à être projetés en salles» sont éligibles à la compétition”.

Pour l’UNIC, les principaux festivals doivent désormais s’accorder afin d’assurer “la pertinence sociale, culturelle et économique des cinémas et assumer la responsabilité de la diversité et de l’accès des films à tous”. Une requête similaire avait été formulée quelques jours plus tôt par Dieter Kosslick, le directeur de la Berlinale : “Les festivals de cinéma internationaux devraient adopter une position commune sur la façon de gérer la question des plateformes de streaming à l’avenir.

Le film d’Isabel Coixet, finalement projeté en compétition, avait fait l’objet d’une gronde de la part de 160 exploitants allemands avant même sa diffusion. La Confédération Internationale des Cinémas d’Art et Essai (CICAE) avait également réagi le 11 février dans un communiqué, remettant en question notamment la nature du festival : “Soit la Berlinale est un festival de films et montre seulement d’œuvres conçues pour les salles, soit elle est en train de devenir un festival de téléfilms ou de contenu des plateformes.” La sélection du prochain Festival de Cannes sera assurément regardée avec la plus grande attention.


Le palmarès de la compétition internationale de la 69e Berlinale présidée par Juliette Binoche :

  • Ours d’or : Synonymes de Nadav Lapid (Israël)
  • Grand prix du jury : Grâce à Dieu de François Ozon (France)
  • Prix Alfred Bauer Prize : Nora Fingscheidt pour System Crasher (Allemagne)
  • Meilleure réalisation : Angela Schanelec pour I Was at Home, But (Allemagne)
  • Meilleure actrice : Yong Mei dans So Long, My Son de Wang Xiaoshuai (Chine)
  • Meilleur acteur : Wang Jingchun dans So Long, My Son de Wang Xiaoshuai (Chine)
  • Meilleur scénario : Maurizio Braucci, Claudio Giovannesi, Roberto Saviano pour Piranhas de Claudio Giovannesi (Italie)
  • Meilleure contribution artistique : Rasmus Videbæk, pour la photographie de Out Stealing Horses de Hans Petter Moland (Norvège)
  • Prix Fipresci de la critique internationale : Synonymes de Nadav Lapid (Israël)
  • Prix du jury oecuménique : God Exists, Her Name Is Petrunya, de Teona Strugar Mitevska (Macédoine/Belgique…)
  • Ours d’or du court métrage : Umbra de Florian Fischer et Johannes Krell (Allemagne)
  • Prix du jury court métrage : Blue Boy de Manuel Abramovich (Argentine/Allemagne)
©Andreas Teich