Le quatrième long métrage d’Emmanuel Courcol rencontre, depuis sa sortie le 27 novembre sous bannière Diaphana, un beau succès dans les salles. Samuel Golaz et Claire Perrin, respectivement directeur de la distribution et directrice des ventes, reviennent sur la tournée d’avant-premières qui a donné le « la ».
Alors qu’il vient de dépasser le million d’entrées sur son troisième week-end, En fanfare s’affiche comme un des rendez-vous les plus réussis avec le public, et a déjà dépassé (de loin) les 319 000 tickets d’Un triomphe, le précédent film d’Emmanuel Courcol, sorti en septembre 2021 par Memento. Un plébiscite que Diaphana a entraperçu dès le Festival de Cannes, où le long métrage était sélectionné dans la catégorie Cannes Première, ainsi qu’aux Rencontres Afcae. « Par la suite, les premières projections nous ont confirmé que le public adhérait, et ce quelque soit la typologie de spectateur, qu’il soit assidu ou occasionnel, homme ou femme, senior ou jeune », note Samuel Golaz.
Si quelques avant-premières sont organisées à partir de l’été, le gros du périple est effectué en novembre, avec notamment la “Semaine spéciale En fanfare” qui a eu lieu du 8 au 17, soutenue par le ministère de la Culture. « En fanfare a fait l’ouverture du Arras Film Festival, en présence de la fanfare du film, et dès lors, nous avons lancé une grande campagne de communication pour créer un maximum de bouche-à-oreille », relate le directeur de la distribution. Diaphana a alors proposé aux cinémas d’organiser une avant-première en présence d’une fanfare, le distributeur étant en mesure, grâce à sa collaboration avec l’agence Parenthèse Cinéma – et les associations de fanfare avec qui un partenariat a été monté – qui répertorie toutes les troupes, « de diriger les exploitants qui ne connaissaient aucune fanfare vers les bonnes personnes », explique Claire Perrin. « Nous nous sommes rapidement rendus compte de l’importance d’une fanfare dans une petite ville, rapporte Samuel Golaz. Ça constitue une forte activité culturelle, qui amène un important tissu social aux séances, car un spectateur qui se rend à un tel événement peut venir avec sa famille, des amis ou des collègues. »
De fil en aiguille, une « émulation B2B » s’est créée entre les salles, formant un effet boule de neige où « les exploitants parlaient entre eux et se mettaient à croire au film, et le mettaient donc davantage en avant », explique le directeur de la distribution. Pour autant, En fanfare met du temps à décoller – les avant-premières du Festival CGR en octobre « ne sont pas glorieuses » –, jusqu’à ce que la sortie de la bande-annonce et le démarrage de la tournée permettent au public de clairement l’identifier. Ainsi, entre fin octobre et le 27 novembre, En fanfare fait la une de La Voix du Nord, la fanfare du film passe à la Star Academy, et la Garde républicaine – « qui a joué avec Aya Nakamura à l’ouverture des JO ! » – a ambiancé la dernière avant-première à l’UGC Odéon.
Au total, 620 avant-premières sont organisées pour 52 000 entrées. Précisément, 33 445 spectateurs se sont déplacés sur les 280 séances animées par une fanfare ou un accompagnement musical. Avec tous les signaux au vert, les estimations d’entrées grimpent progressivement, et exponentiellement : « Nous étions contents à partir de 800 000 entrées, mais en réalité nous nous attendions à atteindre le million, et au vu des chiffres actuels, nous pouvons même viser le million et demi », estime Claire Perrin. Samuel Golaz salue de son côté « tous les exploitants avec qui nous avons travaillé. Un succès ne se fait jamais seul, et nous avons été portés par les salles qui nous ont accompagnés du début à la fin ».
Sur ses deux premières semaines, En fanfare a écoulé 736 000 tickets pour une très bonne moyenne de 29 entrées par séance. Désormais à 1 million de billets, il se positionne déjà à la neuvième place des films français les plus vus de 2024. Et, avec l’arrivée des vacances scolaires, la musique n’est pas prête de s’arrêter…
Article paru dans le Boxoffice Pro n°482 du 18 décembre 2024
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