Alors que le projet de loi de finances 2026 arrive à l’Assemblée nationale, avec un amendement baissant les taux des crédits d’impôts cinéma, les trois organisations professionnelles principales pointent la grande menace qui pèse sur les tournages français.
L’amendement adopté en commission des finances le 20 octobre prévoit une réduction de 30 % à 25 % du taux du crédit d’impôt cinéma pour les films dont le budget dépasse 7 millions d’euros, et à 20 % pour ceux dont le budget est inférieur à 7 millions d’euros. Une révision qui, selon le Blic, le Bloc, et l’Arp, menace gravement l’attractivité de la France sur les tournages face à ses voisins européens.
Les professionnels alertent sur les conséquences directes qu’aurait cette mesure sur la compétitivité du territoire, déjà positionné « dans la moyenne basse européenne » en matière d’incitations fiscales. En cas d’adoption, la France se retrouverait en dessous de plusieurs pays concurrents, à un moment où la relocalisation des tournages et les investissements publics dans les studios sont au cœur du plan France 2030.
Parmi les conséquences économiques directes, les organisations du cinéma citent la chute des retombées locales générées par les tournages sur le sol français (techniciens, décors, artisans du bâtiment, logistique, hôtellerie, restauration, etc.), sachant que chaque euro de crédit d’impôt représente aujourd’hui 6,18 € de dépenses éligibles, 12,3 € de dépenses totales et 2,08 € de recettes fiscales et sociales, et que ses dépenses « sont en croissance, en valeur tant absolue que relative, dans les régions ».
Sur la période 2016-2023, le crédit d’impôt a permis de générer plus de 10 milliards de dépenses totales (directes, indirectes et induites) sur le sol français, dont 1,8 milliard en 2023. Selon les organisations du cinéma, et « sur la base des expériences subies dans d’autres pays, la baisse envisagée du crédit d’impôt va avoir un effet de réduction par deux de ces dépenses ».
« Réduire ce dispositif provoquerait donc non seulement un effondrement des tournages en France, mais entraînerait des répercussions bien au-delà du seul secteur du cinéma », concluent les organisations du cinéma, en dénonçant une économie budgétaire, évaluée à 30M€, largement annulée par la perte d’activité et de recettes fiscales induite. « C’est pourquoi l’amendement I-CF 597 adopté en commission des finances, et représenté en séance publique sous la cote I-663, doit être rejeté en séance publique. »
À voir aussi, la réaction de Sidonie Dumas, au nom du Blic, dans l’Émission Boxoffice Pro de ce 23 octobre 2025 :

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