Cette mesure prendra effet dès ce vendredi à minuit pour au moins quatre semaines, a annoncé le président de la République lors de son interview donnée à TF1 et France 2.
Ce couvre-feu est « une mesure pertinente », a indiqué le chef de l’État qui a détaillé les villes concernées par cette nouvelle restriction. Outre la région Ile-de-France, les métropoles de Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Rouen, Saint-Etienne, Montpellier et Toulouse devront imposer un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin. Les cinémas et autres salles de spectacles, dont le chef d’État a salué l’efficacité des protocoles sanitaires, seront donc obligés de fermer leurs portes à partir de cet horaire. La durée de la restriction a été fixée à quatre semaines, Emmanuel Macron précisant qu’il souhaitait « aller devant le Parlement pour essayer de la prolonger jusqu’au 1er décembre ».
Le président de la République a assuré que l’État allait à nouveau accompagner économiquement les secteurs les plus touchés dans ces métropoles, comme la culture et la restauration. « Nous aurons des dispositifs de soutien supplémentaires », a affirmé Macron, qui a notamment indiqué que le chômage partiel à 100 % allait être réactivé. « Nous allons essayer d’aider les théâtres et cinémas pour avoir des reprogrammations afin de pouvoir s’y rendre plus tôt. »
Le premier ministre devrait annoncer jeudi le détail des mesures mises en place.
Réactions en chaîne
« Le fait qu’on ait le chômage partiel ne change rien à nos futures difficultés. Le couvre feu = fin des sorties cinéma sur les semaines qui viennent », a tweeté Jean Labadie, président du Pacte. Les réactions des exploitants ne sont pas faites attendre non plus. Sur le site du Figaro hier soir, le directeur général de CGR Cinémas Jocelyn Bouyssy, se déclarait « abasourdi », d’autant plus que « si le couvre-feu avait été mis à 22 heures, nos cinémas, les théâtres et les salles de spectacle des multiplexes pouvaient continuer à recevoir du public. » En effet, si l’on estime que grâce au solide maillage territorial du parc français, chaque spectateur habite à 20 minutes maximum d’une salle, les cinémas auraient pu garder une séance du soir.
Pour Didier Tarizzo, président de l’Union des Cinémas du Sud de la France et directeur des 3 Palmes et du cinéma de Bonneveine à Marseille, les films français risquent de ne plus sortir. Il déclare dans La Provence : « On n’est pas maître de notre produit. On s’est battu pour rouvrir, on a fait des efforts considérables, toutes les semaines, on perd 60 % de chiffre d’affaires… Là, tout va être anéanti. Ce qui fait peur, c’est cette incertitude. »
Désormais, outre les éventuelles mesures de soutien supplémentaires, la profession attend donc avec fébrilité les bouleversements du calendrier des sorties, dont les titres français porteurs majeurs – Aline avancé au 11 novembre (Gaumont), Kaamelott – premier volet attendu pour le 25 novembre (SND) pour ne citer qu’eux – qui devaient ranimer la fréquentation d’ici la fin d’année.
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