Face à la fermeture des cinémas sur l’ensemble du territoire, le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles a pris l’initiative d’accompagner la sortie VOD de six productions ou coproductions nationales à travers la plateforme « le cinéma belge à la maison ».
Quatre de ces films ont vu leur exploitation en salles interrompue – Filles de joie de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich et Lucky d’Olivier Van Hoofstadt en tête –, tandis que les sorties de Jumbo de Zoé Wittock (prévue le 18 mars) et Losers Revolution de Thomas Ancora et Grégory Beghin (prévue le 11 mars) ont été annulées. Suite à une entente entre producteurs, distributeurs et diffuseurs, ces œuvres sont désormais proposées en VOD, accessibles via le site lecinemabelgealamaison.be spécialement créé à cette occasion. Une démarche complémentaire à l’initiative, quelques jours plus tôt, de certains distributeurs indépendants de mettre à disposition leurs films en VOD.
Le dispositif a bénéficié d’une importante campagne de communication médiatique, la RTBF (Radio télévision belge francophone) ayant annoncé son lancement le 25 mars sur ses antennes puis relayé dans les journaux et réseaux sociaux. Si la ministre de la Culture Bénédicte Linard se réjouit que ses concitoyens puissent, « dans des conditions que l’on sait difficiles, continuer à découvrir la richesse et la diversité des films belges, à la maison cette fois », le Centre du Cinéma souligne pour sa part que « le canal de diffusion premier est et doit rester la salle de cinéma ». Il précise en outre que l’initiative, « née d’une situation exceptionnelle, permet d’assurer que ces films, pour lesquels des moyens importants de promotion avaient été consentis, n’en perdent pas le bénéfice dans l’éventualité d’un report. De même, pour plusieurs de ces œuvres, une sortie repoussée ou une re-sortie demeurait hypothétique, puisque le secteur de l’exploitation devra faire face, lors d’une reprise souhaitée la plus rapide possible, à un risque d’embouteillage. »
À noter qu’en Belgique, la chronologie des médias est régie par des accords sectoriels et contractuels, le Centre du cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’émettant que des recommandations en matière de fenêtres d’exploitation. Malgré l’absence de mécanismes contraignants, l’autorégulation en cours dans le secteur pose la première fenêtre VOD et la vidéo physique à 3-4 mois après la sortie salle.
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