Chronologie des médias : To be continued…

Les différentes organisations professionnelles se sont exprimées sur le projet de réforme de la chronologie des médias, proposé le 9 mars dernier par les médiateurs Dominique d’Hinnin et François Hurard (voir BO n°338 du 14 mars). Les discussions se poursuivent et les médiateurs devraient revenir vers les  différentes branches dans le courant de la semaine pour une nouvelle proposition. Résumé des quelques réactions rendues publiques.

FNCF, FNDF, BLIC, CANAL+, M6, TF1 : pour des mesures anti-piratage fortes

La FNCF et la FNDF, accompagnées de leurs homologues du BLIC représentant la production (API), l’édition vidéo et numérique (SEVN) et les industries techniques (FICAM), se sont associées aux diffuseurs historiques Canal+, M6 et TF1 pour un communiqué commun. Ils rappellent « qu’ils ne pourront, sans préjudice d’autres réserves, trouver un accord réformant la chronologie tant que les pouvoirs publics ne s’engageront pas à adopter des mesures fortes et concrètes pour mettre fin à la destruction considérable de valeur tenant au piratage massif des œuvres cinématographiques et de l’ensemble des contenus audiovisuels« .

Cinéo : pour une régulation des sorties en salle et une fenêtre inchangée à 4 mois

Outre la régulation du calendrier “contre-productif” des sorties de films, le groupement de salles indépendantes privées, Cinéo, réclame la mise en œuvre d’un plan efficace de lutte contre le piratage “fossoyeur à terme de la création et de la salle”, et défend le maintien ferme de la fenêtre d’exclusivité de 4 mois qui permet “de faire exister le film, de lui donner l’aura et la valeur dont les autres filières pourront, à leur tour, bénéficier.” L’association – et syndicat – rappelle que les exploitants ont déjà répondu favorablement, en 2009, à une modification notable de la chronologie sans avoir jamais obtenu les compensations annoncées et continuent pourtant d’investir massivement dans le parc de salles. Les exploitants de Cinéo, “ni inertes, ni résistants”, soulignent qu’en 2017, 125 nouveaux écrans et  21 000 nouveaux fauteuils ont été installés en France.

ARP, la SACD, la SRF, le SPI et l’UPC : en faveur d’une fenêtre raccourcie

De leur côté, les créateurs et producteurs de l’ARP, la SACD, la SRF, le SPI et l’UPC se sont déclarés, concernant l’exclusivité salle, « favorables à un délai de 3 mois pour tous les films« , car les modalités de la dérogation (« jamais utilisée à ce jour« ), « restent floues et manqueront de clarté pour les usagers« . Estimant la création indépendante « étranglée par un décrochage de plus en plus rapide des films, et par les prix prohibitifs imposés par les circuits pour la diffusion des bandes annonces et affiches« , les organismes précités réclament la mise en place d’une « réelle régulation des salles » et une meilleure répartition de la « valeur créée grâce aux œuvres« , jugeant « notamment inacceptable que les créateurs ne bénéficient aucunement des revenus annexes perçus en salles (publicités et autres revenus perçus grâce aux films projetés)« .

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