L’ambitieux projet de déménager et agrandir le cinéma art et essai de la capitale vendéenne est finalisé. Dès ce vendredi 19 janvier au soir, le public a rendez-vous au nouveau Concorde voisin.
Construit à 100 mètres de l’ancien, le nouvel établissement s’inscrit dans la requalification de l’îlot Piobetta – avec ses hôtels, restaurants, logements privés, résidence étudiante, parking… – par laquelle a été rénové le cœur de ville et sa place Napoléon. « La Ville a racheté les murs du cinéma au promoteur privé Giboire, et pris en charge son aménagement, confiés au cabinet Linéaire A », explique Maximilien Schnel.
L’adjoint délégué à la Culture de La Roche-Sur-Yon et président de l’Établissement public de coopération culturelle cinématographique yonnais (EPCCCY), tout comme l’équipe du Concorde, ont suivi le projet depuis les premiers débats au conseil municipal. Et le nouvel écrin du cinéma art et essai de La Roche-sur-Yon, « SON institution », devait bien « lier le patrimonial à ce qu’il y a de plus moderne en termes de technologie ». Le nouveau Concorde, qui passe de 2 à 4 salles (et 419 fauteuils), dispose ainsi de projection laser, de son Atmos dans sa grande salle de 213 places, mais déménage aussi deux projecteurs 35 mm de l’ancien établissement « pour pouvoir proposer des films qui n’existent pas sous d’autre format ».

Le doublement du nombre d’écrans permettra « d’augmenter la diversité, de garder les œuvres plus longtemps à l’affiche et d’élargir le public », le tout en lien étroit avec deux cinémas associatifs de l’agglomération (Le Carrefour d’Aubigny-Les Clouzeaux et Le Roc de La Ferrière). Et si l’élu souligne que l’objectif n’est pas de concurrencer le Cinéville de 9 salles en périphérie, « il y aura des discussions sur quelques titres ». L’établissement, géré sous statut public, continuera bien entendu d’être le référent départemental des dispositifs d’éducation à l’image.
Avec le nouveau Concorde, la Mairie démontre donc sa « volonté de redynamiser son centre-ville », moyens à l’appui. Le coût du projet s’élève à 6,6 M€, dont 3M€ assurés par la Ville, 1 M€ par l’agglomération, sans compter le Département, la Région et le CNC. L’engagement « exemplaire » de la municipalité se traduit aussi par une hausse de la subvention de fonctionnement qu’elle attribue annuellement au cinéma : 275 000 € pour le Concorde, 325 000 € pour le Festival international du film de La Roche-sur-Yon qui fait aussi sa fierté cinéphile. « Le festival a attiré 28 000 spectateurs sur sa dernière édition. Il va profiter du nouveau cinéma – notamment pour proposer plus de séances par film –, et continuer d’occuper ses autres espaces historiques, comme la Scène nationale de 800 places qui en reste le cœur. » Quant à l’ancien Concorde, rue Gouvion, il conserve sa vocation culturelle, désormais tournée vers le spectacle vivant.
Au-delà des projections, le hall du nouveau Concorde, tout comme le petit parvis créé sur la rue aux beaux jours, permettra au cinéma de perpétuer « son esprit de rassemblement, d’échange, de débats… et de remplir pleinement son rôle de service public culturel », se réjouit Maximilien Schnel. Les festivités d’inauguration, qui se prolongeront jusqu’au 22 janvier, donnent un aperçu clair de l’ambition de programmation et d’animations des lieux : quatre jours de fête, dont six séances ou avant-premières en présence des réalisateurs : Wang Bing avec Jeunesse (le printemps), Alix Delaporte avec Vivants, Lina Soualem avec Bye Bye Tibériade, Julien Carpentier pour La Vie de ma mère et Arnaud des Pallières avec son Journal d’Amérique et Captives.
Le Concorde avait attiré 70 000 spectateurs en 2019. Le nouveau Concorde vise les 100 000, confiant en son public, son équipe et son irrésistible dynamique.
Focus complet à retrouver dans le Boxoffice Pro du 17 janvier 2024.
Partager cet article