Cédric Aubry dévoile le nouveau cinéma de Sens : « Un lieu à la confluence des publics »

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INTERVIEW – Ouvert depuis le 16 septembre dernier, le multiplexe Confluences Sens entend faire converger programmation et interaction avec le public. À sa tête, Cédric Aubry, président de la petite exploitation. Grâce à ce nouvel établissement, l’exploitant compte bien relancer le cinéma sénonais.

Côté Cinéma : Comment l’idée de ce nouveau cinéma est- elle née ?

Cédric Aubry : Depuis que j’ai la chance de travailler dans l’exploitation, j’ai toujours eu l’ambition de pouvoir exploiter des salles sur Sens. En effet, Sens est ma ville natale et j’y ai mes premiers souvenirs de salles de cinéma. Le projet de la zone sud sur laquelle est implantée le cinéma est dans des cartons depuis 10 ans ! Finalement, c’est une chance que le projet ait traîné, dans la mesure où cela m’a laissé le temps de me construire professionnellement avec la création du multiplexe Cinéma Confluences Varennes et d’être en capacité de faire l’acquisition de la SSEC, société qui exploitait les cinémas de la ville il y a de cela trois ans. Je tiens à nouveau à remercier Natixis Coficiné, mon partenaire financier qui permet aux exploitants indépendants de réaliser des projets ambitieux. J’ai également bénéficié de la plus grande bienveillance de David Deroussis, l’exploitant du performant Ciné City de Troyes qui m’a cédé la licence d’exploitation du Rex et du Vox, et par là-même le projet.

Le projet de ce nouveau cinéma a-t-il été confronté à des obstacles en particulier ?

Les travaux ont démarré en novembre et se sont passés dans un confort constant. Je tiens à rendre hommage à Véronique Kirchner mon architecte avec laquelle cette nouvelle collaboration s’est dé- roulée à merveille, tant en qualité architecturale qu’en tenue de budget, ce qui est toujours primordial pour un exploitant indépendant. Le chantier a également été tenu de main de maître par Gérard Compagnon, mon pilote qui a réalisé son dernier chantier avant de prendre sa retraite après avoir collaboré à la construction de très nombreux cinémas, depuis plus de 20 ans. Son grand professionnalisme a permis au chantier de se dérouler très sereinement.

Pourriez-vous formuler la typologie de votre public ?

Ce cinéma va tenter de faire honneur à son nom. Mon aspiration première est en effet de faire de ce lieu la confluence des publics, et ce entre une programmation familiale nécessaire pour une ville comme Sens et une véritable programmation art et essai. Dans mes choix de programmation, je souhaite consacrer une salle sur les 7 à une programmation art et essai. En reprenant les salles de centre ville, il y a 3 ans nous avons créé une association avec une petite équipe locale de cinéphiles très compétents. Chaque mois, la programmation de cette association « L’autre séance » rencontre un franc succès, avec une moyenne de 200 personnes par séance. C’est une confirmation, si besoin était, qu’il y a une vraie attente dans cette ville pour une programmation plus exigeante. Nous allons donc poursuivre en ce sens.

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Comment allez-vous fidéliser votre public ?

Comme sur Varennes, la marque de fabrique de Cinéma Confluences Sens est de tenter de créer avec notre public une vraie relation de cinéma de quartier. C’est pourquoi, je ne positionne pas de borne de vente dans les halls. L’idée que mes équipes créent un lien avec le spectateur m’importe toujours. C’est pourquoi nous les formons dans cette perspective-ci. De plus, nous travaillons en couple, ce qui est nécessaire dans ce métier des plus chronophages. Fanny mon épouse a mis en place des outils très performants de communication qui nous permettent de bénéficier d’une proximité significative avec notre public via les réseaux sociaux, la newsletter, le site internet…. Enfin, nous comptons recruter une personne qui aura en charge les relations Jeune Public. Ce faisant, nous allons recevoir l’ensemble des dispositifs d’éducation à l’image. J’espère également que les distributeurs feront de Sens une destination pour les AP avec présence des équipes.

Selon vous, qu’est-ce qui fera la singularité de ce nouveau cinéma ?

La principale singularité du lieu est sa simplicité. Nous avons énormément échangé avec Véronique Kirchner, l’architecte, et ce cinéma est d’une très grande facilité à exploiter. Le point de contrôle est central. De ce point tout est visible, ce qui donne un indéniable confort pour l’exploitation du lieu. De surcroît, nous avons confirmé ce qui était amorcé avec l’extension du site de Varennes : il n’y a que très peu de locaux techniques. Les cabines ne font chacune que 4 m², uniquement accessibles par les salles.

En matière d’équipement et d’infrastructure, comment se positionne t-il ?

Le cinéma dispose de 7 salles pour 1 340 fauteuils. Il s’agit donc de grandes jauges : 388, 283, 179, 142, 142, 110, 96 sièges. La réflexion importante en amont du projet nous laisse penser que ce site est armé pour tenir les objectifs. L’arrondissement de Sens accueille 112 00 habitants. Le Cinéma Confluences Sens étant le seul de cet arrondissement, l’objectif est donc élevé. J’espère qu’il réalisera, en vitesse de croisière, entre 350 et 400 00 entrées par an.

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