À Lyon, La Fourmi reprend du service

Ouvert le 9 septembre après trois ans de fermeture, le cinéma du IIIe arrondissement lyonnais a retrouvé son public. En attendant les ouvertures des CNP Bellecour et Terreaux, qui arrivent dans la foulée, Sylvie Da Rocha, anciennement aux commandes du Studio à Aubervilliers, revient sur l’identité de La Fourmi.

Lorsque François Keuroghlian se retrouve confronté au passage au numérique et donc aux frais financiers qui en découlent, il décide de faire appel à l’Institut Lumière et leur propose de reprendre l’affaire. S’ils hésitent au début, l’exploitation ne faisant pas partie de leurs acti- vités, ils finissent par accepter de se lancer dans l’aventure. La Fourmi étant le seul cinéma Art & Essai présent dans le III ème arrondissement de Lyon, les responsables de l’Institut trouvaient important de conserver ce patrimoine. Voilà comment ce cinéma de trois salles s’est vu rénové, modernisé et numérisé. Sylvia da Rocha explique que « l’idée était de garder l’esprit du cinéma existant, avec ses trois salles. La même configuration avec un peu moins de fauteuils ( 136 vs 169) pour plus de confort. Les régies ont également été refaites et un code couleur attribué ». La Fourmi a ainsi revêtu son habit bleu nuit.

La programmation ne change pas. La ligne éditoriale de ce cinéma est la continuation. Ainsi, La Fourmi s’efforce de diffuser les films qui sortent de la programmation d’autres cinémas malgré un potentiel d’entrées encore présent ou encore de sortir les films qui n’ont pas trouvé leur place dans les autres salles lyonnaises. « Faute d’écrans, certains films ne sortent pas sur Lyon et c’est dommage. On s’efforce donc d’en programmer le maximum. » 55 000 entrées sont visées pour cette année, un challenge tout à fait honnête sachant que le cinéma faisait entre 30 et 35 000 entrées avant sa fermeture.

Trois cinémas Art & Essai mais chacun sa typologie de films. Ainsi, la programmation du Terreaux sera axée sur des films un peu plus porteurs. « C’est une salle qui rayonne sur l’ensemble de la ville, avec des films au public plus large pour lesquels on aimerait accueillir les équipes. » Du côté de Bellecour, se seront des films plus pointus, du style docu- mentaires ou films de recherche. Une programmation qui s’adapte donc au public local, et un cinéma avec une identité marquée ainsi qu’un public identifié.

« Nous avons un public d’habitués, composé aussi bien de séniors, que de familles ou de jeunes entre 20 et 35 ans. La Fourmi est un cinéma de quartier que les habitants ont eu plaisir à retrouver Début . septembre, les gens passaient devant et nous disaient : « Oh vous avez réouvert ! », avec un grand sourire, en ne manquant pas de nous féliciter. C’est une réelle satisfaction de voir le sourire du public qui retrouve son cinéma. » Du 12 au 18 octobre, La Fourmi et le CNP Bellecour ont accueilli le Festival Lumière, juste avant l’ouverture officielle du CNP Bellecour, le 21 octobre. Responsable des trois sites, Sylvia Da Rocha souhaite développer l’animation et faire de ces cinémas un lieu de vie ouvert sur le jeune public. Invités, rapprochement avec des associations, accueil de festivals, de beaux projets à venir.

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