Le 7 août, Skydance Media et Paramount Global ont officialisé la naissance d’un nouveau géant du secteur des médias et du divertissement… aux effets déjà tangibles.
Depuis le feu vert de la Commission fédérale des communications, plus rien s’opposait à cette fusion stratégique. La nouvelle entité “Paramount, a Skydance Corporation” compte, dès le court terme, capitaliser sur ses investissements et « rationaliser ses activités ».
Un cap qui a déjà été pris dans la longue période du processus de fusion. Début été, Paramount Global annonçait une réduction de 3,5 % de ses effectifs américains – soit plusieurs centaines de postes – en invoquant le recul de la télévision linéaire et un contexte économique difficile. L’année précédente, le groupe avait déjà supprimé 15 % de ses effectifs aux États-Unis, soit environ 2 000 postes. Fin 2024, Paramount employait quelque 18 600 personnes dans le monde.
La transition est également engagée au niveau de l’équipe dirigeante, avec plusieurs départs-clés, dont celui de Brian Robbins, co-PDG de Paramount Global et PDG de Paramount Pictures, officialisé le 6 août.
Une nouvelle route…
David Ellison, à la tête de Skydance et désormais PDG de Paramount, entame donc la nouvelle ère avec une équipe de direction grandement renouvelée, et une volonté affirmée d’instaurer une « culture d’entrepreneur-propriétaire ». Dans une lettre ouverte adressée à ses « équipes, actionnaires, partenaires créatifs, et aux centaines de millions de personnes qui accueillent nos histoires dans leur quotidien… », il détaille sa feuille de route, annonçant son intention de dépasser les 2 milliards de dollars d’économies précédemment évoqués, « via des optimisations dans les domaines du personnel, de l’immobilier, des achats et des workflows ».
David Ellison enfant de fait « transformer Paramount en une entreprise technologique au service de la création, en réunissant le meilleur d’Hollywood et l’agilité de la Silicon Valley ». Sa réorganisation opérationnelle s’articulera autour de trois pôles : Studios, TV Media et Direct-to-Consumer, le streaming étant énoncé comme le chantier le plus « décisif ».
… et des choix qui font débat
Enfin, dans sa lettre ouverte, le nouveau dirigeant s’engage à prendre les décisions nécessaires, « y compris les plus complexes, avec transparence, rigueur et fidélité à nos valeurs ». Auprès des journalistes de la division CBS News, il défend un journalisme « rigoureux, libre et éclairé ». Début juillet, un accord à l’amiable a mis fin à la procédure engagée par Donald Trump contre l’émission 60 Minutes diffusée sur CBS, avec un règlement estimé à 16 millions de dollars (13,6 millions d’euros). L’animateur Stephen Colbert avait critiqué cet accord, évoquant un « pot-de-vin » en lien avec le processus de fusion. Peu après, son Late Show a été déprogrammé. En attendant, le premier épisode de la saison 27 de South Park, la série au vitriol qui cible particulièrement Donald Trump, a réalisé un record d’audience sur… la chaîne Comedy Central de Paramount et sur son service de streaming Paramount+.
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